Premier dimanche du mois d’aout. Alors que certains galèrent dans la voiture pour aller chercher le sable chaud et l’eau salée, d’autres sont déjà rentrés ou pas encore partis. C’est donc en effectif réduit que j’avais la fine fleur des raidars pour une sortie bucolique au départ du village frontière de Pussemange. ChocoBob, Fred et Guitou en vieux briscards avaient répondus présents sachant que le programme de la journée allait leur donner des grands moments de plaisir en echange de quelques larmes de souffrance. Reynald, un jeune marcassin pas encore sevré, se joint à nous. Il passera sans encombre le test indispensable pour intégrer la troupe comme vous pourrez le constater au fil de ces quelques lignes.
Il est à peine huit heures vingt quand nous décollons de l’église de Pussemange. Le fond de l’air est frais mais rapidement nous montons en température grace à une pente importante. En deux kilomètres nous avons déjà grimpé cent cinquante mètres. Les ornières et les ardoises ne nous facilitant pas la tâche, le départ à froid nous fait mal dans les jambes et nous brule les poumons. Heureusement la pente s’inverse rapidement. Nous mettons la plaque et nous nous dirigeons vers Sugny où se tient une brocante que nous devons contourner avant de continuer vers le Moulin d’en-haut, qui pour nous est en bas de la côte, haut lieu de la résistance durant la seconde guerre mondiale. Nous alternons des montées d’une centaine de D+ avec des descentes roulantes au milieu des bois, qui nous amènent en bord de Semois dans le village de Mouzaive. Reynald a les freins en feu. Une fumée s’échappe de l’étrier arrière. Nous faisons une pause et je me rends alors compte que je me suis trompé dans le parcours ratant le single qui devait nous déposer 500m en aval. Une passerelle emjambe la rivière. Je me souviens alors que le parcours nous fait passer à proximité d’un pont de claies. L’occasion est trop belle de l’emprunter. Nous traversons donc la Semois et la longeons sur quatre kilomètres avant de trouver une première passerelle. Je m’y engage à pieds, pas très rassuré car ca bouge pas mal. Nous débouchons sur un ilôt où nous nous découvrons une seconde passerelle. Je continue à pieds, alors que Fred s’y engage sur vélo. Ce sera le seul…
Nous voila revenu sur le bon chemin. Nous traversons Laforet bersés par les doux chants de Fred et Guitou dont la culture musicale se limite aux jingles publicitaires. Je préviens tout le monde que la ballade est finie et qu’à partir de maintenant le parcours va se durcir. Et ca ne tarde pas à devenir une réalité. Le kilomètre et demi qui arrive monte à 12% de moyenne avec un final à plus de 30%. On souffre…
Nous faisons une pause au belvédère de Membre.Guitou, qui ne peut s’empêcher de sortir son petit outil, dépanne Reynald dont la cassette se comporte tel un disque vinyl qui aurait passé l’été sur la plage arrière d’une Renault 12. Arnaud n’est pas là mais nous avons trouvé son clone. Qu’est-ce que cela va donné quand les deux seront là ?
Nous attaquons le premier gros single technique de la journée, malheureusement notre plaisir est contrarié par des arbres en travers du chemin sur plus d’une centaine de mètres. Nous commençons par emjamber mais nous abandonnons rapidement l’idée devant l’ampleur de la tâche. Nous rebroussons le chemin et en profitons pour retrouver ChocoBob perdu dans la fôret suite à une erreur d’aiguillage. Nous partons en freeride. Les ronces se chargent de nous rappeler que le VTT est un sport de nature. Nous retrouvons la route les bras et les jambes en sang. Après une longue descente sur la route, qui nous permettra de constater l’ampleur des dégâts causés par les orages, nous arrivons à l’entrée de Bohan. Un moment de bravoure nous attend avec une montée de trois kilomètres. ChocoBob, Guitou et Reynald se tirent la bourre, je monte à mon rythme alors que Fred et Philippe tirent la langue. Après une nouvelle descente nous regrimpons vers « La roche de la dame » qui nous offre une superbe vue vers Bohan. C’est le moment que Philippe choisi pour m’annoncer que si j’avais un retour « facile » à lui proposer c’est avec un immense plaisir qu’il l’emprunterait avec Fred. Je leur propose de descendre vers Bohan et de rejoindre Pussemange par la route de Sugny. Nous nous séparons donc.
Nous nous engageons sur le plus beau passage de la sortie : près de quatre kilomètres de single (plat au début et en descente technique pour finir). Dès que le profil s’incline Guitou prend les devants, j’embraye dans sa roue, Reynald tente de nous suivre et ChocoBob ferment la marche. Décidément les descentes sont trop courtes, nous sommes rapidement en bas. Aprés avoir pris le temps de nous rafraichir dans la rivière, nous enchainons par la dernière ascension qui nous ramènera 220m plus haut. Les jambes sont lourdes pour Guitou qui s’est tiré la bourre avec ChocoBob dans l’antépénultième. Nous nous retrouvons au milieu d’un village de vacances fantôme qui pourrait servir de décor à un film de Tony Maylam. Heureusement pas de Jason à l’horizon, personne ne disparaitra lors de notre épopée.
Après un tronçon de route nous rejoignons Bagimont afin de trouver le dernier single qui doit nous ramener à notre point de départ. Malheureusement, là aussi, les orages auront eu raison de notre terrain de jeu. Malgré quelques arbres à emjamber, nous prenons notre dernière dose de plaisir de la journée. A peine sortis du bois nous aperçevons le clocher de l’église de Pussemange.
Fred et Philippe sont bien rentrés car leurs véhicules ne sont plus là. Les spads à peine chargés sur les voitures, Reynald nous convit à prendre un verre pour fêter son intégration au sein du RAID. Pas de doute brillant sur le vélo, ne pouvant faire une sortie sans avoir besoin de bricoler et amateur de boisson reconstituante, pas de doute il a toutes les qualités pour faire un grand raidar.
Dès de que le vent soufflera, les arbres tombera
- J’ai testé pour vous
- A la recherche du single ultime.