Comité réduit pour aller user nos pneus sur les terres de notre pansard frontalier SM. Laurent parti mettre ses doigts de pieds en éventail, Eric et Guitou ayant eu un contretemps de dernière minute, Reynald devant être rentré avant de partir, Stéphane et Philippe allant faire baptiser l’écureuil à la cathédrale de Reims, c’est avec Arnaud que je prends la direction de Couvin pour la 5ème édition de la randonnée des Pansards. Au premier virage mon Camelbak se retrouve tête en bas et je me rends compte qu’il était mal fermé. Un quart de litre s’est répandu dans le sac. Ça commence bien ! Arrivés à Couvin et en plein papotage avec Arnaud je prends conscience que j’ai omis de tourner à l’entrée du village pour rejoindre l’accueil. Demi-tour gauche et nous remplissons le bulletin d’inscription. Afin de me motiver de 3% supplémentaires et de soigner ma chocobobite pour le 82Km du Raid des Cadoles, j’avais décidé de me lancer sur la trace du 62 en ce dimanche. Sans aucune hésitation Arnaud avait répondu favorablement.
Nous partons par le petit pont habituel suivi de sa montée de mise en jambe. Arnaud prend la tête. Si je pensais que les 10 jours sans rouler m’auraient donné des jambes il n’en est rien. Ces dernières ont la force de 2 Chamallows réunis. Je me rassure en me remémorant ma spécificité de bon vieux diésel. Je ne tente pas de coller à la roue de mon compère 95 sans plomb.
Après les 1ers km identiques à l’édition 2013 nous empruntons une nouvelle trace. Un coup de cul fait grimper la température. Les cailloux rendent parfois la progression délicate. Notre réjouissance de passer 2 participants ayant posé pied à terre ne dure que quelques secondes. 3 jeunes apollons en SR nous dépassent à la vitesse de la lumière. Quelques chemins de récupération nous accompagnent vers une descente technique (je suppose qu’il s’agit de la descente des Perches). Descendant tout en finesse à la « Choco fouette » et à la « qui a 2 rilsans que je bloque les leviers de freins », je perds de vue en 3 secondes Arnaud. Je pose un pied à l’arrivée du virage en épingle du bas. Arnaud hésite à remonter pour se faire les sauts. Finalement nous reprenons notre route vers des singles techniques. Les pierres, racines et talus en devers nous obligent parfois à jouer les funambules. Des chemins joueurs prennent la suite. Une longue piste montante nous offre le 1erravito. Un parcours plus soft prend le relais avec de belles bosses. Nous longeons ensuite le barrage du Ry de Rome. Même si nous roulons sur un goudron il s’agit d’un bon moment touristique.
Le 2d ravitaillement arrive au 36ème Km. Arnaud avale tout ce qui lui tombe sous la main dans le but de récupérer des forces et fait quelques étirements. Raisins secs et Tuc à toute heure pour moi. Le 3ème ravito n’ayant pu être mis en place je décide de rempoter ma poche à eau. Et là mauvaise surprise … mon Camelbak ressemble à un bocal à poisson. L’état de mon maillot me fait vite comprendre que je me suis plus réhydraté par voie cutanée que par voie buccale ! Quelle horreur l’Isostar ça colle et ça gratte.
Après mes déboires de ménagères, nous regrimpons sur nos selles respectives. La reprise est douloureuse et nous roulons un instant à la mode « que la forêt est belle ». Une longue descente nous permet de nous remotiver. Un single joueur nous fait accélérer la cadence. Un mur de 80 mètres avec un final entre 12 et 13% se dresse devant nous. Arnaud déclare forfait avant même d’y poser une roue. A mon tour de prendre la tête. Je ne lâche pas prise au prix de monstrueuses grimaces et atteins victorieux le sommet. Une branche coincée entre la chaîne et ma cassette laisse le temps à Arnaud de recoller. Arrivès à Olloy nous empruntons (il nous semble) un single de la trace de la rando des Coteaux de septembre dernier. A Nismes, nous faisons une pause récupératrice sur un banc logé sur la berge du cours d’eau. Si nous avions été 3 les passants auraient pu fredonner « trois vieux papis tout vermoulus sur un très vieux banc tout moussu ne parlaient plus » D’autres participants choisiront le parc 300 mètres plus loin pour se reposer.
Requinqués pour la 10aine de Km nous séparant de l’arrivée, nous nous reclipsons à nos pédales. Nous quittons le village par un goudron montant interminable. Le chemin suivant continue de s’orienter vers le haut. Arnaud n’a même plus la force de grimacer et sort ses tripes. Un single descendant lui fait retrouver de la vivacité pour dévaler à toute berlingue avant d’arriver chez les basketteuses couvinoises.
Direction le bikewash où mes problèmes d’eau continuent. Ayant posé le bike contre le grillage du terrain de tennis je m’aperçois que si j’arrose mon Pivot j’arrose aussi Agassi et Ferrer. Je rectifie le tir en me déplaçant sur la pelouse transformée en bourbier. Après le verre de l’amitié offert par Arnaud nous reprenons la direction des Ardennes françaises ravis de la trace et de nos efforts sous un soleil splendide.