En ce dimanche de juillet nous franchissons la frontière d’une contrée bien plus lointaine et sauvage que la proche Terre de Belgique que nous avons l’habitude de souiller de nos crampons. Nous allions cette fois rouler en terre marnaise à l’initiative de Catherine et Thierry. Stéphane, Cacal, Guitou et moi sommes ponctuels au rendez-vous a donné devant chez nos hôtes du jour afin de partir en convoi jusqu’à la sablière de Chalons-sur-Vesle à une demi-heure de route.
Sur place nous avons l’impression de nous trouver à Larchant tant cette mer de sable, chère à ce regretté Jean RICHARD, nous fait penser à la célèbre Aie, aie, aie, Soleil ! Mais le programme du moment n’est pas de descendre la plage…
Rapidement prêts nous suivons Thierry sur des sentiers virevoltants. Catherine ferme la marche afin qu’aucun de nous ne se perde, ce qui n’est pas toujours facile tant le rythme imposé par notre guide du jour est élevé.
Après quelques kilomètres dans les bois nous empruntons des chemins champêtres pour rejoindre Saint-Thierry puis Merfy. Thierry ne baisse pas la cadence alors que nous commençons à avoir la langue qui frôle dangereusement les rayons. Catherine nous apprend qu’il a pris double ration de céréales Lion au petit-déjeuner. De retour dans le bois le but est de trouver le fort de Saint-Thierry. Après avoir fait un tour du fort par des sentiers monotraces sans jamais l’apercevoir Thierry fini par retrouver le chemin qui nous amène à l’entrée du Fort. Il est maintenant temps de nous plonger dans une parenthèse culturelle dans cette sortie bucolique : » Le fort de Saint Thierry, aménagé pour environ 500 hommes, a été construit entre 1877 et 1880. Il a une forme assez rare et caractéristique, une sorte de triangle dont la base serait légèrement bombée vers l’extérieur. Cette forme est inhabituelle pour un fort Séré de Rivière , puisque seul le fort de Bourlémont a également cette forme triangulaire, mais avec une gorge plus anguleuse que St Thierry. Cette forme triangulaire n’est d’ailleurs pas sans rappeler certaines fortifications belges. Le fort est constitué d’un casernement à deux étages, assez semblable à celui du fort de Brimont, situé à 6,8 km, avec lequel il pouvait croiser ses feux. Le fort de St Thierry se trouve au cœur de combats en septembre 1914, est occupé par les allemands qui démolissent une partie des reliefs de l’ouvrage. Il subit également quelques bombardements. De furieux combats ont lieu dans le secteur vers les 27\/28 mai 1918. Après guerre, les façades du casernement ont disparues, tout comme d’ailleurs toute la partie du casernement à gauche de la galerie capitale. Sans doute endommagé par les bombardements, pas un tas de gravats, plus une pierre. Tout a servi à la reconstruction des villages alentours. Aujourd’hui le fort est propriété de la commune, dans un état d’abandon total, et ouvert à tous les vents, la végétation l’a totalement recouvert. Malgré les tags, les maçonneries restent superbes et le fort plaisant à plus d’un titre à parcourir. »
Après cette pause historique et avoir analysé la carte IGN (Eh oui chez les presque-marnais la technologie est réservée aux nobles…) nous reprenons notre progression par une courte descente digne de la Larchant Spirit. Pascal et Catherine choisissent une option plus soft. Le chemin maintenant tourne de nouveau dans tous les sens mais cette fois nous avons le droit à de petits coups de culs qui nous donnent du fil à retordre tant ils sont parsemés de racines. Arrive la montée tant annoncée par Thierry qui nous rabâche qu’il n’est jamais arrivé à monter. Au bout de quelques mètres le voilà rassuré, nous n’avons pas non plus vaincu le « monstre ». Nous retrouvons des chemins plus roulants. Thierry mène toujours un train d’enfer. C’est alors que Catherine nous explique que le petit déjeuner recommandé par Simba n’est pas la seule explication pour tenir une telle forme. En fait elle lui épluche avec amour une demi pomme pour le petit déjeuner tous les matins, nous n’en saurons pas plus sur les effets secondaires de la pomme et comment est utilisée la seconde moitié.Nous parvenons bientôt au point où nous nous séparons de Catherine qui choisi de se contenter d’une sortie d’une trentaine de kilomètres alors que nous partons pour une boucle de neuf kilomètres reconnue de la veille par nos hôtes. Thierry nous promet que le répulsif à moustiques qu’il nous a conseillé au départ va servir très bientôt. Nous nous rendons rapidement compte que la demi pomme fait beaucoup moins d’effet à moins que comme chez les Cavanagh le mâle des presque-marnais se laisse mourir quand il est séparé de sa femelle. Nous traversons les vignes autour de Pévy afin de prendre une nouvelle fois de la hauteur avant de retrouver la forêt et des sentiers monotraces. Ce n’est pas la montée qui nous pose problème mais le nombre impressionnant de moustiques qui nous attendaient la serviette autour du cou et les couverts à la patte. Nous quittons ce bois exsangues. Pour finir nous rejoignons la sablière par la route avant de finir par les petits chemins tournoyants de la sablière sous l’objectif de Catherine.
Comme les choses ont été bien prévues par nos hôtes nous avons le droit à une petite collation histoire, encore une fois, de refaire le monde. Une belle sortie que nous reviendrons faire quand l’hiver sera revenue sur notre massif ardennais.