Pendant que Cacal, Cyril et Yannick étaient en train d’en découdre avec le terrain gras d’Olhain, je me dirigeait vers Anloy, petite commune ardennaise du Pays de la Haute Lesse. Anloy est surtout connu pour les événements qui s’y sont déroulés durant la 1ère guerre mondiale plus que comme référence dans le monde du VTT. En effet, le 22 août 1914, 49 civils furent exécutés et 32 bâtiments détruits par l’armée allemande. Anloy est donc un village martyr, comme plusieurs villes et villages des alentours. Il me reste à espérer que ce dimanche ce ne soit pas moi le martyr… Je ne suis pas seul dans cette aventure ca Reynald a décidé de venir partager cette sortie qui s’annonce boueuse avant de rejoindre les chemins caillouteux du roc d’Azur.
Plus j’approche de ma destination, plus le ciel s’obscurcit à tel point que je doive activer les essuie-glaces. Mais comme me le dira un autochtone : » Il ne pleut pas, il mousine ! » (Je ne sais pas faire l’accent belge pas écrit) Pas de doute j’ai changé de pays. Reynald me rejoins et me demande confirmation de mon inscription sur le 35 kilomètres. Un soulagement se dessine sur son visage devant ma réponse positive. Notre obole versée, nous nous élançons le cœur vaillant et le cuisseau ferme. Une petite montée d’environ 600m sur la route (et 40m de D+) pour rejoindre les bois : grands chemins puis sentiers. Je m’attendais à une traditionnelle randonnée belge (comme dirait Monsieur Bob) avec des chemins larges et roulants. Que nenni nous virevoltons au milieu d’une forêt de sapins. Les montées sont raides et piquent les pattes. Le terrain meuble nous oblige à maitriser nos
engins pour parvenir à grimper. En glissade de na roue arrière et levage de la roue avant, ce n’est pas toujours très facile. Un photographe lubrique s’est posé dans une montée. On essaie de sourire… Il nous indique que plus loin nous aurons le droit à une photo dans une descente. Un peu plus loin il nous est proposé une option « single » ou « chemin », aucune hésitation c’est parti pour le passage étroit. C’est tellement meilleur… Je regrette d’avoir laissé ma tige télescopique à la maison. J’aurais peut-être eu l’air moins crispé devant la photographe. Les traceurs doivent être les mêmes que chez nous. Ils ont pris un malin plaisir à nous faire monter pour redescendre à quelques mètres de là Je ne vais pas critiquer c’est ce qui nous plait. Nous traversons la Lesse. Et ça continue en sentiers étroits. Que du bonheur ce parcours mais ce terrain collant est fatigant. Après un aller-retour sur le plateau nous traversons de nouveau la Lesse. Le parcours change du tout au tout, les chemins sont plus larges, il y a beaucoup de ligne droites. Mais ça reste agréable et cela nous permet de discuter. Nous arrivons au ravitaillement. C’est franchement pas mal. Il y a un peu de tout. Les gens sont sympas. Rapidement nous avons froid, car l’humidité de nous a pas lâchée. effectivement, il ne pleut pas mais nous avons l’impression de rouler dans un nuage. Et à 5° ça caille !
Jusqu’à la fin de la randonnée les chemins resteront plus roulants. Il y a bien quelques tentatives de sentier étroits et techniques mais nous ne retrouvons pas le charme du début de randonnée. Je ne critique nullement bien des randos ne propose pas un tel parcours mais nous avons tellement aimé le début que nous avons un sentiment mitigé. J’en discute avec Reynald qui partage mon avis mais fait une remarque non dénuée de bon sens : « Si tout le parcours avait été comme le début, s’aurait été chaud de finir… » Je suis d’accord avec lui.
Une grosse descente nous amène à traverser le ruisseau de Fro Fays. La traversée est boueuse et ça monte raide derrière. Reynald joue de la cassette musicale. Ca ressemble plus à du métal qu’à du Chopin. Bilan : déraillement et chaine dans les rayons. Au final « plus de peurs que de mal » comme l’a écrit André Charbonnier dans son livre. Nous gravissons ce dernier morceau de bravoure. Nous sommes dans une réserve naturelle les chemins sont agréables. En sortant de cette zone nous passons sous l’autoroute E411. Que nous longeons en sens inverse pendant plus de six kilomètres pour rejoindre Anloy. Cela peut paraitre long mais finalement comme nous sommes sur un profil légèrement descendant cela passe très vite. Nous attendons peu pour laver nos vélos malgré qu’il n’y ait que deux postes de lavage.
Comme dans toutes les histoires gauloises nous terminons autour de la table de banquet à disserter sur l’organisation de la dixième édition de la RPS. Mais pour en revenir à ce jour, nous avons adoré le parcours, le fléchage sans faute même si Reynald à eu du mal à comprendre la logique belge dans les bifurcations, les ravitaillement bien achalandés. Une distance correcte par rapport à celle annoncée mais un petit « manque » de 200m sur le D+ annoncé. Finalement cela ne nous aura pas gêné.
C’est sûr que cette sortie est à refaire et peut-être même au mois de juin pour la version nocturne…