Hivernale 2022

Dimanche 06 fév 2022, après l’annulation de l’édition 2021 nous nous sommes inscrit avec Claude et Nordine à la ludique et technique rando l’hivernale de Larchant dans la forêt de Fontainebleau.

Pour comprendre notre motivation à retourner la-bas, il faut prendre en compte le fait que Claude et Nordine étaient resté sur un goût d’inachevé lors de l’édition 2020 en n’ayant pu profiter totalement du circuit proposé. Perso, j’avais aussi bâché au quarantième kilomètre avec Yann et Garance.

Je contact Larchant animation début décembre pour connaître la date d’ouverture des inscriptions et ceux-ci me préviennent une semaine après que les inscriptions sont ouvertes. Un petit message sur le forum du groupe pour informer notre intention de faire la rando avec pour objectif de boucler les 52 km et 1400 mètres de D+.

Samedi 05 fév, 16h, Claude passe me prendre. Il y a déjà 2 vélos montés sur le porte vélo et la première partie de tétris commence. Après quelques questionnements sur la stratégie à adopter, Nordine me propose de partir tout de suite en vélo histoire de se retrouver demain matin au départ de la rando. Après un rapide calcul je lui explique que je risque d’être en retard et nous décidons de prendre le temps pour trouver une solution afin d’attacher le Spark.

Nous arrivons vers 19h15 à l’hôtel et devons attendre suite à l’arrivée de nombreux sportifs. Nous apprenons qu’un tournoi d’ultimate frisbee a lieu sur Nemours le dimanche. Nous nous rendrons compte dans la soirée que ce sport est plus basé sur le sens de la fête que sur la rigueur du sportif et le respect d’autrui. Réveil le lendemain à 6h, après 4 heures de sommeil nous sommes frais comme des gardons et paré à passer la journée sur le vélo. Nouvelle partie de tétris pour remonter les bikes sur le porte vélo. Nous n’avons pas retenu les leçons de la veille et devons encore une fois nous creuser les méninges. Direction Larchant à 15 minutes de Nemours. Nous trouvons une place dans l’axe principal et sommes garé assez près de la salle des fêtes. Petit tour d’inspection de nos pass sanitaire pour récupérer les plaques et nous voilà prêt pour le départ à 8 heures tapante, nous avons l’autorisation pour nous lancer sur le parcours et contrairement à d’habitude nous partons directement par le champ derrière la salle des fêtes. La consigne de Claude est de gérer l’effort pour être finisher, nous partons donc prudemment. Au bout de 5 minutes de rando nous pouvons constater que les bonnes résolutions n’ont tenu que 150 mètres. Le premier pétard au bout du champ nous oblige à nous mettre dans le rouge pour réussir à monter sur le vélo. Comme à leurs habitudes les organisateurs ont su trouver le savant mélange entre équilibrisme et effort physique colossale. Nous redescendons par des singles mélangeant saut de marche et escalade. Perso je n’ai jamais eu autant d’hésitation avant de me lancer dans le technique, je n’arrive pas à trouver le bon flow qui permet d’avancer naturellement sur ces singles. Je subie le tracé alors que Claude et Nordine arrivent beaucoup plus facilement que moi à s’engager dans les descentes. Je m’encourage en me disant que je vais m’habituer et reprendre le dessus après quelques kilomètres. Au bout de 15 minutes nous rejoignons les traces connues mais ce n’est pas pour cela que cela devient plus facile. La réputation de l’hivernale n’est pas usurpée. C’est bien la rando la plus belle et la plus physique de l’Isle de France.

Nous arrivons à la carrière qui propose un des plus beaux singles en monté. Celui-ci est dans une forêt de sapin avec une magnifique vue sur la carrière. Nous devons rouler sur la crête ce qui ajoute une petite pression supplémentaire avec le devers à notre droite. Je propose à mes comparses d’éviter de prendre la descente des blaireaux qui est usante à la monté pour finalement être juste pénible à la descente. Pas le choix cette année, il n’y a pas de chicken line, nous devons donc faire avec et monter entre les racines pour redescendre dans des marches sur un terrain meuble. Ayant encore un blocage dans une épingle à droite je me fais traiter de Parigo par des vttistes plus à l’aise que moi.

Nous approchons de la ‘tournante’ qui mélange les singles techniques et une belle descente ou il faut s’engager dans un virage à gauche avant de lâcher les freins pour pouvoir remonter en face. Le single continu avec de belles marches pour finir sur un chemin à 4×4. Nous attaquons ma partie préférée avec des singles à gogo et peu de dénivelé. Nous décidons de rouler calmement afin de garder quelques cartouches pour le reste de la rando. Nordine n’arrivant pas à déclipser sa pédale droite se retrouve comme un dahu à chaque arrêt technique, le pauvre c’est mangé un nombre incalculable de chute sur la durée de la rando. Après le passage ‘3 bosses un trou’ ou nous devons descendre un gros trou d’obus en gardant de la vitesse pour remonter en face (avec une belle racine en travers dans la descente) nous remontons à pied un joli pétard au milieu des lignes électriques. Nous repartons dans la forêt et commençons à nous approcher de la fameuse ‘Aie Aie Aie Soleil’. Comme à mon habitude je prends le single à gauche pour éviter ce monument ou seul un gros gadin est à gagner. Nous arrivons au premier ravito après 15km et 400 de D+ en 2 heures d’efforts. Nous avons droit à un ravito bien fourni avec un riz au lait qui aura fait sensation auprès de tous les participants. Nous entendons en énorme crack et les organisateurs commence à courir vers la Aie Aie Aie, un participant vient de prendre une pelle monumental ce qui me conforte dans mon choix d’éviter cette descente.

Nous repartons sur les chemins et j’indique à mes comparses pour les rassurer que la trace va être plus roulante. Comme d’habitude, j’aurais mieux fait de me taire car j’avais 7 km d’avance sur le parcours. En effet nous alternerons gros pétard et descente vertigineuse jusqu’au km 22. Lors d’un des pétards je vois un photographe de l’autre coté de la trace et je me dis qu’il doit y avoir une difficulté technique pour qu’il soit posté à cet endroit. A peine le temps de me faire la réflexion que j’entends encore un crack caractéristique d’une belle chute. Je vois le photographe quitter son poste rapidement et je continu ma montée avant d’arriver sur une marche d’un mètre dans la descente suivante. J’apprends par Nordine que le bruit vient de Claude qui a tenté de descendre cette ‘ENORME’ marche. Après explication de Claude, celui-ci avait réussi à passer la marche mais n’aurait pu résister à la compression de sa fourche pour éviter l’arbre placé sur sa trajectoire. Heureusement plus de peur que de mal et nous repartons tant bien que mal.

Nous sommes au vingtième kilomètre et les jambes commence à être lourde. La répétition des efforts de portage des vélos, poussés associé à l’escalade des pierres fait son office. Petite descente en lacet serré, de nouveau ce crack caractéristique. Claude s’est encore pris une gamelle lors du virage le plus simple à gérer. Il remonte sur son vélo mais fait le bruit d’une sirène d’ambulance. Son GPS est en train de prévenir sa famille qu’il a pris un beau gadin. 2 Minutes après les téléphones de Claude et Nordine se mettent à sonner, sa famille appel pour s’enquérir de l’état de santé de notre cascadeur.

Nous arrivons enfin sur la partie ‘roulante’ de la rando et la pluie arrive au même moment. Nous adoptons un rythme tranquille histoire de récupérer. Nous prenons beaucoup de plaisir sans trop de risque et nous en profitons pour nous refaire la cerise. Alors que la pluie est plutôt discrète les chemins se transforment rapidement en tartine de Nutella. Nous arrivons au deuxième ravito (km 37) dans un état de fatigue avancé mais maintenant nous savons que nous irons jusqu’au bout.

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et nous réattaquons les coups de cul au 40 ème kilomètres. Nous arrivons dans une descente annoncée par un panneau avec un joli petit chaton portant la mention ‘chat glis’. En m’engageant dans cette descente je ne suis pas serein d’autant plus que Nordine est étalée au milieu de celle-ci et ne peut se dégager à cause de sa pédale qui ne se déclipse toujours pas. Je me jette sur le côté afin de pouvoir l’aider à se dégager. Après analyse rapide, l’arrière de son vélo à embarqué une ronce et l’a projeté dans le bas-côté.

Nous continuons à suivre Claude qui applique un bon rythme, je suis décroché après avoir déraillé lors d’un nettoyage de vélo en règle qui m’a permis de gagner 4 kilos. Les chemins ont été beurré avec amour et avancer dessus devient vraiment épuisant.

Nous arrivons sur une monté impossible longeant un à pic dans une carrière. Le vide nous attire alors que l’effort est conséquent. Alors que nous sommes à 5 mètres du sommet, Nordine préfère plonger côté opposé au vide. En effet, ayant toujours son problème de déclipsage de pédale, il a eu peur d’être emporté du mauvais côté du sentier lors d’un franchissement d’obstacle et a préféré plonger du côté ‘safe’. Une fois en haut nous devons redescendre par un passage droit dans le pentu. Je préfère utiliser la bonne technique du sur-le-cul pour descendre cet à pic tandis que Nordine trouve un passage détourné. Claude me dit que ça devrait passer tranquille. Je reste en bas histoire d’assurer sa réception au cas où. Le fait que Garance et Yann soit passé au même endroit sur le vélo il y a 2 ans le pousse à sortir les ‘balls’ et en effet, ça passe nickel. Encore plusieurs montés et quelques passages délicats et nous arrivons enfin dans les faubourgs de Larchant. Le parking est à notre gauche mais le tracé part à droite, un panneau ‘dernière montée’ nous fait rêver à une arrivée rapide. Un autre panneau nous vendant une fin en ‘apothéose’ nous met l’eau à bouche. Nous remontons un pétard de dinguo avant de reprendre un single commençant par ‘l’excuse’. Une chute de 8 mètres au milieu des rochers que nous aurons bien du mal à descendre en rappel à l’aide des cordes mis à notre disposition. Le reste du single est hyper technique et demande une vigilance de tous les instants alors que nous sommes complètement carbo. Nous arrivons enfin au parking que nous remontons pour arriver à la salle des fêtes. Nous décidons de faire la queue directement pour laver les vélos. Il y a du vent, il fait froid et il y a un peu d’attente. Claude a la bonne idée d’aller nous chercher de quoi nous restaurer pendant que nous attendons notre tour pour le grand nettoyage. Un petit vin chaud et une soupe à l’oignon plus tard et c’est le nôtre (d’oignon) qui prend l’air frais lors d’un strip-tease intégrale dans la rue principale de Larchant. Nous réalisons notre dernière partie de tétris pour remonter les vélos à l’arrière de la voiture et prenons le chemin du retour. Petit détour pour déposer Nordine à la gare de Melun et nous retournons dans notre beau pays avec des étoiles pleins les yeux et beaucoup de pluie sur le pare-brise. Vivement 2023.

 

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