Après notre Roc Marathon du vendredi où nous avions fait 86 kms+ 12kms d’aller/retour au camping, nous nous étions octroyés un samedi repos.
Repos est un bien grand mot car nous avions programmé une visite du salon afin de découvrir les dernières nouveautés de notre sport préféré. Petit conciliabule du matin pour définir le programme de la journée. Piscine, repas, courses et salon pour les uns ; salon, repas, course puis piscine pour les autres. Après un vote Go au salon.
Nous goûtons aux joies du transport en voiture dans Fréjus pour nous y rendre et regrettons que nos fessiers façon cul de babouin suite au marathon ne puissent supporter le trajet en vélo. Cela aurait pu nous faire éviter les bouchons.
Nous sommes à la recherche de pneus pas trop chers mais en cette année de pénurie, les manufacturiers ont décidé de ne pas brader leurs produits comme d’habitude. Un petit tour sur le stand SCOTT et je discute avec Solan DEJOUY un youtubeur spécialisé dans le Freeride World Tour en ski et dans le VTT. Direction l’espace couvert du salon, Aurélien essaye de nous nous inciter à nous inscrire sur la MB race mais la souffrance de la veille nous décourage à retenter l’expérience des grandes distances. Nous nous séparons pour visiter chacun suivant nos centres d’intérêts. Claude est à la recherche d’une destination pour des futurs vacances, Aurélien se renseigne sur les vélos en bambous, Nordine regarde les nouvelles générations de home trainer. Personnellement je traine sur le stand V8 à la recherche d’un nouveau sac à dos.
Nous passons sur le stand CANYON, SANTA CRUZ, GIANT et MOUSTACHE. Claude et Nordine souhaitent nous montrer de ‘vrais vélos’ mais après 30 minutes de recherche, il faut se rendre à l’évidence, SPECIALIZED a fait l’impasse.
Petite PIZZA dans le port et Nordine nous abandonne pour découcher avec des amis. Nous retournons dans les bouchons pour aller faire quelques courses (un samedi aprem, quelle idée…). Claude et Aurélien tente d’aller se décontracter à la piscine mais une fois dans l’eau le maître-nageur leur indique qu’il ne reste que 5 minutes avant la fermeture. Après un bon gratin de pâtes et un dernier check up des vélos, nous sommes enfin prêts pour le dernier dodo avant le Roc d’Azur.
Réveil programmé à 7h00, départ de notre vague prévu à 10h30. On se met d’accord pour décoller du camping à 9h45. On refait les 6km de piste cyclable qui nous sépare du départ. Un petit pipi de la peur et nous voilà chaud-bouillant sur la ligne. Le starter nous met en condition en nous indiquant que la dernière vague a peu d’espoir de gagner le roc sachant que le vainqueur est en train de passer la ligne d’arrivée. Reste 10 secondes, ce coup-ci Claude a démarré son GPS un peu en avance histoire de ne pas stresser dans les dernières secondes à cause d’une synchronisation défectueuse de sa montre. Allez GO, on clipse les pédales et c’est parti. Aurélien part devant comme à son habitude, nous lui emboitons la roue. Pour moi qui ai souffert de crampes lors du Marathon nous partons trop vite sur cette herbe bosselée mais c’est que derrière ça pousse fort et si nous ne voulons pas être à la fin de la dernière vague et attendre à chaque descente, il nous faut garder le rythme. Go sur le plat, nous restons proche malgré les dépassements hasardeux de certains concurrents. Petit ralentissement avant la deuxième passerelle, le parcours s’est quand même bien amélioré depuis la dernière fois. ASO a su améliorer les points bloquants en ajoutant des ponts flottant sur toute la première partie. Nous arrivons ensemble sur la première montée du parcours, celle dite du ‘camping’. Cette côte démarre sur de l’enrobé où chaque concurrent essai de se placer puis un premier rétrécissement a lieu au moment du passage sur la terre meuble. 2 colonnes se forment pour ne devenir qu’une au moment d’un coup de cul technique dans les racines. Chacun encourage le mec devant lui pour éviter de devoir mettre pied à terre. Une fois sur le chemin en béton du camping la pente ne s’inverse pas mais le sol est beaucoup plus accrocheur. Nous passons devant la sono qui doit cracher du ACDC depuis 5 jours (voir 10 ans car je l’ai toujours connu à cet endroit). S’ensuit la première grande montée sur piste, celle-ci est interminable. Heureusement la vue est magnifique car nous allons y passer un petit moment. Aurélien est partie devant, j’ai Nordine en vue et Claude nous suit à quelques mètres. Chacun gère son effort mais nous restons dans un « groupé distant » contrairement au marathon ou nous étions dans un « groupé serré ».
Petit virage à droite avec un coup de cul dans les pierres et nous sommes enfin en haut de la première montée. Je rattrape Aurélien et Nordine qui font une pause technique. J’aperçois Claude qui arrive juste derrière et qui emmène avec lui un groupe d’une quinzaine de vttiste. Celui-ci décide de ne pas s’arrêter et je lui emboîte le pas. Connaissant la partie joueuse qui arrive avec le final dans le Fournel, je préfère avoir ce groupe derrière moi que devant.
Etant à l’aise et connaissant le parcours car nous étions déjà passé sur ces traces le vendredi nous remontons de nombreux concurrents. C’est quand même super jouissif de devoir chercher des trajectoires différentes pour doubler et de voir que tout passe. Bien sûr nous restons courtois et safe dans notre approche. Le but n’étant pas de mettre la pression et de faire tomber quelqu’un en difficulté. Nous arrivons au premier ravito et en profitons pour recharger les camelbaks. Aurélien arrive en léger décalage mais repart aussitôt étant certainement excité par les 6km de monté et 300 de D+ qui nous attendent. Let’s go pour la monté la plus longue et chiante du circuit. Je tape la discute sur les premiers hectomètres avec un possesseur d’Intense afin de faire passer plus vite ce mauvais moment et je reste collé à Claude et à Nordine afin de gérer mon effort. J’avais réussi pour la première fois à monter en entier cette « fucking » côte le vendredi en me calant sur Claude mais là je plante à 15 mètres du sommet. On dirait un peu la montée de Saint-Louis mais en deux ou trois fois plus longue. Claude et Nordine passent sans encombre ce passage délicat. Nous attaquons de nouveau une belle descente technique et nous doublons quelques attardés, je suis juste derrière Nordine et Claude me colle à la roue. Je préviens Nordine qu’une branche est dans son dérailleur mais la pente ne lui permet pas de s’arrêter. D’un seul coup celui-ci réalise un magnifique OTB avec réception dans la caillasse. A peine le temps de s’écarter pour s’enquérir de son état de santé que derrière ça trace déjà, si les gens avaient pu lui rouler dessus ça ne leur aurait posé aucun problème. Le reste de la descente est ultra technique et j’hésite à m’engager dans une grosse marche mais comme d’habitude, il y a toujours moyen de passer en sortant les « balls ».
Nous arrivons à un nouveau ravito ou Aurélien nous attends depuis un certain moment.
Nous sommes repartis pour faire la liaison avec le ravito du « car brulé ». Nous attaquons de grandes lignes droites sans saveur particulière. Cette partie du parcours ne m’a pas marqué particulièrement. Après ce ravito il y a 2 passages renommés, la descente dite « car brulé » qui est technique et rapide (un vététiste ambitieux a failli nous striker en arrivant comme une balle par l’arrière sans aucune maîtrise) et le col du Bougnon. Arrivé dans la monté du col, les premiers concurrents ont le droit à un public fourni. Ca fait bien longtemps que tout le monde a quitté les lieux quand nous arrivons mais heureusement l’organisation a mis un écran géant avec une vidéo en boucle encourageant les vttistes dans différentes langues. Nous arrivons tous à monter sur le vélo même si les jambes commencent à tirer sérieusement.
A partir de ce point le circuit redevient amusant mais surtout physique. Je commence sérieusement à piocher et essaye de gérer au mieux mon effort pour éviter les crampes. Les autres raidars s’en sorte beaucoup mieux que moi (comme le vendredi) et je commence à lâcher sérieusement dès que ça monte. Ca tombe bien car nous arrivons à la montée la plus dur du parcours dite « la dalle ». On commence par une montée sur le bitume où je dois zigzaguer de gauche à droite pour ne pas trop tirer puis nous prenons à gauche sur la fameuse dalle en béton et la mes cuisses se déclarent en grève, si je force le reste du parcours se fera en rampant. Je passe donc en mode piéton tandis que Aurélien, Claude et Nordine arrivent à tout monter malgré un passage très technique dans les rochers. La suite du parcours est constituée de mémorable coup de cul, je ne peux plus forcer contrairement à mes collègues qui passent toutes ces montés ultra technique sur le vélo.
Nous nous rejoignons à l’avant-dernier ravito et nous attaquons un long single montant. Dans la dernière descente du parcours, nous sommes bloqués par une chicane mobile, je propose une solution à droite et Claude qui mène la troupe s’engage dedans. Nous pouvons donc finir à fond de balle dans les dernières marches et racines.
Après de grands passages roulant, nous arrivons sur la plage de Saint-Aygulf. L’eau a totalement recouvert le sable et nous ne voyons pas la canalisation en PVC cachée dessous. Nous sommes obligés de stopper dans 20 cm d’eau de mer pour passer cet obstacle. L’honneur est sauf car Romain Bardet a chuté à cet endroit quelques heures plus tôt.
Dernière ligne droite que nous parcourons en file indienne pour optimiser les efforts. Chacun prend son relais. Nous ralentissons pour passer ensemble sur la ligne d’arrivée, voilà, c’est fait. Ce fut difficile physiquement pour moi mais je peux certifier que nous avons tous pris un pied magistral durant ces quelques jours.
Il est temps pour moi de dire adieux à mon fidèle destrier qui sera resté 3 ans et demi avec moi, aurait on pu imaginer une meilleure fin pour notre aventure commune, je ne pense pas. La technicité et l’engagement du parcours a mis en valeur les qualités de ce bike. Dommage que je n’ai su être à la hauteur physiquement pour profiter pleinement du moment. Encore merci à Claude, Nordine et Aurélien d’avoir su m’attendre et m’encourager quand j’étais dans le dur.
Merci pour ce superbe recit.
En lisant cette premiere partie, je me demande si nous n avons pas discute sur une montee, entre santa cruz..
Je me plonge dans la seconde partie
C’est peut-être Arnaud mais ce traitre à changé pour un Scott…
Dc en effet c est Arnaud , pour un spark 120mm, je l ai rencontre a l ultra raid des 3 vallees et au Roc..