Lors d’un apéro l’hiver dernier entre personnes de bonnes compagnie puisque raidars et voisins, la boisson houblonnée aidant, un défi est lancé sur la table : le Roc Azur. Nordine, Claude, Arnaud et moi, cela fait quatre la voiture est pleine, il n’en faut pas plus pour sceller le pacte. Notre objectif est presque aussi délirant que celui de Tintin. Si lui vise la lune pour nous se sera l’enchainement du Roc Marathon (86km et 2100 D+) et du Roc Azur (46km et 1100D+ – sur le papier)
Une folle préparation va pouvoir commencer Arnaud, Claude et Nordine multiplient les grosses sorties en Vtt de jour comme de nuit.
Arnaud s’entraine en plus en course à pied quand il ne peut pas rouler. Claude et Bernard s’entrainent dans la Vallée alors que Nordine ne lâche pas son Home Trainer pour lui fournir sûrement un peu d’électricité et ses séances de courses à pied. Moi n aimant toujours pas nettoyer mon vtt, je le garde au chaud, je m’entraine sur la route ou sur mon Home Trainer avec Zwift. Nous avions oublié au moment de l’apéro que Arnaud et moi, nous étions engagés l’année dernière sur l’Ultra-Raid des 3 vallées et que nos inscriptions ont été reportées à cette année. Quinze jours avant le Roc, ce sera l’occasion de voir où nous en sommes physiquement.
Mercredi 6 Octobre : Rdv chez Claude pour le chargements de la voiture. Grand chef Claude nous dit, sur un ton qui ne permet pas la discussion : départ 5h30, demain matin. Dur, dur pour moi.
Jeudi 7 Octobre : matin garde à vous. Tout le monde est à l’heure, même moi. Je n’en reviens encore pas !!!! La route se passe à une vitesse folle. Arnaud partage ses expériences du Roc Azur, on est tous impatients d’en découdre avec le Bougnon, la Dalle, le Fournel et d’autres noms mythiques qui nous font rêver mais nous rend surement tous un peu inquiets. Mais on est des bonhommes, on ne laisse rien paraitre. Nordine et moi préparons un plan de guerre diabolique avec des attaques en regardant la représentation graphique de la course afin de taquiner un peu Arnaud et Claude.
Nous arrivons vers 15h30 au camping ou un mobil home nous attend à environ cinq kilomètres de la base Nature franchement très bonne situation (merci Grand chef). Après les formalités administratives effectuées nous enfourchons nos montures direction le la base Léotard. Nous arrivons vers 17 h00 pour récupérer les dossards, 2 charmants bénévoles de Vouziers nous accueillent, le retrait fut une simple formalité. En digne partenaire d’Arnaud je ne peux arriver à Fréjus sans un problème mécanique. Je suis ennuyé avec le blocage de ma fourche, je décide d‘aller chez Fox pour essayer de la faire réparer malgré toute la sympathie des techniciens de chez Fox c’est impossible. Il me faudra la renvoyer en SAV à notre retour. Heureusement elle est bloqué en position ouverte.
De retour au mobil home, nous préparons nos bikes comme s’ils allaient participer à un concours de beauté. Il ne vont sans doute pas rester dans cet état très longtemps.
Nous voila enfin le jour J : Vendredi 8 Octobre
Debout 6h30 du matin, nous sommes dans le sas de départ à 8h00 pour un départ à 8h30. On aurait pu gratter 1/2heure de sommeil ! Tout le monde s’observe, se regarde les yeux dans les yeux, prêts à en découdre tels des gladiateurs dans une arène. Il faut relativiser un peu nous sommes dans la dernière vague.
Le départ est donné, une poussière digne d’un film de cowboys se dégage de nos montures, dans l’esprit euphorique tel un soulagement. Nous essayons de calmer la cavalerie : « Vous partez trop vite !!!.- Oui mais si on peut gratter quelques places…. » Mais cela ne va pas ne durer pas bien longtemps, jusqu’à la première côte du terrain de camping qui arrive plutôt très très vite à l’allure à laquelle nous évoluons, puis nous prenons du D+ rapidement. Les ascensions s’enchainent ça monte ça monte encore et encore les visages se tendent les sourires et les blagues laissent place petit à petit à des encouragements mutuels. Délivrés nous voilà dans la fameuse descente du Fournel les chutes des autres participants se multiplient , elles nous font que relever notre niveau de vigilance et de prudence. Grand chef Claude en avait décidé autrement et se sent pousser des Ailes dans une descente typée enduro sur Roquebrune S/s Argens, Grand Chef se croit dans trophée Redbull type Rampage il essaye une manœuvre que je qualifierai de suicidaire : passer au dessus de Nordine, bon il ne passera pas plus haut que son cintre … la réception sera un délicate, tout cela pour se faire remarquer et se faire soigner par une jolie infirmière (la potion magique distribuée au Ravito a un très mauvais effet sur Grand Chef). Au final rien de grave que de la carrosserie. Il nous a fait peur quand même. Petite Piqûre de rappel à tout le monde : on se calme dans les descentes car elles ne laissent pas place à l’improvisation.
Le convoi commence petit à petit à faire l’accordéon à partir du 30ème kilomètres. Deux binômes se forment : Claude et Arnaud et Nordine et moi. Les descentes s’enchaînent, de plus en plus techniques, parfois typées Enduro. Les montées sont de plus en plus raides avec des valeurs folles certaines à plus de 25 % d’inclinaison, les descentes deviennent aussi longues que les montées. Les bras sont fatigués… les jambes aussi
Au 50ème kilomètres Arnaud est touché, sinon par la grâce au moins par des crampes. Il est obligé de marcher un peu. Nous avons tous la crainte que cela nous arrive aussi. Nous l’avions tous prévenu mais nous faisons un plaisir de lui redire : « Tu es parti encore trop vite …. » Arnaud : « Pour une fois ce n’est pas vrai … ».
Plus la course avance, plus des questions viennent nous perturber. Officiellement le parcours indiquait 2100 D+ et 86 Kilomètres. Au ravito du 60 kilomètres mon compteur affiche plus de 2000 D+. Malgré un mental de raidar, le doute s’installe dans nos têtes. Nous refaisons les calculs moultes fois dans nos cerveaux bouillonnants : 100D+ sur 26 kilomètres restants ??? IMPOSSIBLE !!!!!Nordine est pressé d’en finir pour enfin se retrouver un peu avec BouBou. Leurs regards se sont croisés et l amour est né. La suite ne nous regarde pas comme les disaient si bien Jean-Paul et Hervé. Un participant habitué nous rassure (Arnaud un peu désorienté, ne sait plus bien ou nous en sommes) : c ‘est la dernière bosse après ca descend. Mon œil ! Le verdict tombe : il vous reste le Bougnon, la dalle et quelques coups de culsssssss. Une formalité enfin 2 voir 3, 4, 5 on verra bien. Grand chef repart en tête de cortège, les batteries pleines. Non il n a pas d accus mais c’est tout comme. Ses ailes lui reviennent il franchit les obstacles, les survolent sans difficultés. Impressionnant, quelle pêche !!!!! Le juge de paix est face à nous la côte du lotissement un vrai défi malheureusement j’en viendrai pas à bout, la chute d’un participant devant ma roue me gênant dans l ascension. Il me restera dimanche pour vaincre cette maudite dalle. Malheureusement, Nordine étant collé ma roue cale aussi. Claude a choisi de se préserver un peu et Arnaud est toujours pris de crampe. Le choix de Claude se révèle le plus judicieux car par la suite les coups de culs qui se succèdent jusqu’à la ligne d arrivée et ne lui posent aucun problème.
Nous avions décidé dans notre plan d’attaque de la veille de passer la ligne d’arrivée tous ensemble. Nous nous alignons. Arnaud est de nouveau pris d’une crampe soudaine sur la ligne, manque de nous faire tous chuter devant les photographes alors que nous étions fiers dans avoir enfin vaincu ce Marathon. Ce fût difficile techniquement et mentalement avec au parcours finalement de 86 kilomètres et 2500m D+. Mais de fût tellement plaisant et on a adoré ça.
Nous tenions à remercier l’ensemble des bénévoles, les pompiers, la sécurité civile, la croix rouge, qui n ont pas cessé de nous encourager de nous prévenir des dangers de gérer le trafic de secourir et de soigner. Chapeau à eux car sans eux la course ne serait rien. Ils étaient plus de 2000 bénévoles
Je m’en vais sur la pointe de mes crampons et laisse la plume à Arnaud pour vous conter notre aventure du dimanche sur le mythique Roc d’Azur…
BouBou Finisher
Le coup du mec qui pose pied à terre ou qui tombe devant dans les rochers du virage en haut de la Dalle, on l’a tous fait Aurélien.
Après 4 Roc d’Azur et 8 montées de cette %$£#& de dalle on connait le truc. Et comme ça me manque, je vais même me la faire pendant mes vacances à Fréjus. Même en dehors du Roc et sans personne devant, elle est aussi dure mais ça passe crème avec un peu d’expérience..
Merci pour le CR. Il n’y a plus qu’à attendre celui d’Arnaud.
Je ne connais pas la dalle mais je connais Aurelien …. Je n’en dirais pas plus.
Bravo pour ce marathon et merci pour le CR
Bonne recup à tous.
Laurent a raison, dimanche elle est passée tranquille, par contre après il reste encore une paires de pétards…..