Je pensais qu’après plusieurs semaines de temps variable, alors que nous retrouvions un vrai temps de raidar, nous allions être nombreux pour parcourir la trace que nous avions envisagé pour le Tiersan de la RPS 2021. Que nenni, je me fourvoyais en pensant que la pluie, la neige, le vent et les chemins boueux allaient recueillir l’enthousiasme… En me couchant le samedi seul Samy avait répondu présent et Cacal peut-être.
Quand je me lève, je me rend compte que les Yanet Garcia tricolores ne se sont pas trompées. A 7h34 un message d’Arnaud me confirme qu’il se met en route pour nous rejoindre en vélo. Comme on dit en Chine, moins il y a de Fu, plus il y a de riz ! Un coup d’œil sur la station météo me replonge dans nore épique GTL : 3° et pluie battante. Je fais une croix sur Cacal. Ce sera option maillot de pluie manches longues dans une semaine c’est le printemps le corsaire et la veste d’hiver sont déjà rangés. 8H25 je décolle de la maison et devenez quoi : il pleut toujours. Une fois sur la voie verte c’est la neige qui s’invite à la partie. Arrivé sur le parking, je me sens seul au monde et je me gèle. Après quelques minutes je vois arriver Guitou. Il m’explique qu’après s’être levé et avoir vu la météo, il était retourné se réchauffer après de Madame Guitou qui l’avait gentiment mis à la porte. Arnaud arrive suivi de Samy.
Nous élançons donc dans la première ascension de la journée. Guitou appréhende un peu la montée de Feuchère. Finalement ça ne glisse pas tant que ce nous envisagions. Par contre nous devons affronter une averse de neige. Nous avons connu pire dans cette montée donc nous traçons sans désemparer. Un petit coup de Brokeback nous amène sur la route Elan-Sapogne. Au lieu d’aller chercher la cuvette que nous prenons d’habitude nous réfléchissons à emprunter un sentier tracé par des trailers. Il ne faut pas longtemps pour que nous décidions à nous lancer vers de nouvelles aventures. Je descends tout en prudence sur les frein. Finalement ce n’est pas difficile. Il faut juste ne pas rater le virage sous peine de finir deux mètres plus bas dans les barbelés. En face de nous une butte se dresse. Je pose le vélo pour aller découvrir à pieds où cela nous mène. Ca à l’air ludique même si la butte me parait costaude. Arnaud s’élance sans réfléchir et passe facile. Il sera le seul. La suite du chemin est encore peu marquée. Nous nous faisons fouetter par les branches. Par 3° ça cingle les cuisses. Je n’en n’ai pas trop parlé à mes camarades ne voulant pas les angoisser mais je sais où va le chemin. J’en suis fatigué d’avance…
Arnaud est le premier à ce rendre compte de ce qui nous attend. Personne ne parle mais aucun visage ne reflète l’enthousiasme. Nous parvenons néanmoins à plaisanter sur le fait d’intégrer ce passage sur la prochaine RPS. 250m à 16% sur un terrain racino-caillouteux. Bref que du bonheur. Pour couronner le tout, un chablis est en travers du chemin. Nous alternons poussette et pédalage. C’est cramés que nous arrivons en haut. Pour l’anecdote Guitou avait repéré un sentier plat partant sur la gauche à mi montée mais nous nous sommes empressés, entre deux halètements, de lui rappeler la devise du club. Heureusement ce qui suit est beaucoup plus ludique nous amenant non loin de la source Saint-Roger. Mais encore une fois il aurait été trop facile d’y aller directement. Nous remontons donc jusqu’à la route de feu la Marlière. Ensuite c’est sentier, sentier et encore sentier pour descendre jusqu’à la source.
A ce moment du récit, je dois quand même vous faire remarquer que Guitou n’a pas regonflé une seule fois. Mais comme une sortie sans problème mécanique ne serait pas une vrai sortie de raidar. C’est Arnaud qui s’y colle. Son pédalier est desserré. Evidement nous n’avons pas de clé 6 pans de 10. En génie du bricolage il tente le serrage avec une branche qui se brise dans l’empreinte BTR. Heureusement que Mr Bricolage est là. En introduisant deux petits outils dans l’orifice Guitou parvient à resserrer l’écrou. On se demande à quoi il passe ses soirées pour avoir un tel sens de l’initiative…
Nous faisons une petite boucle avant de rejoindre la forêt de Singly. Nous voilà à descendre un chemin que nous n’avons pas emprunté depuis quelques mois. La pente est toujours aussi raide mais beaucoup de branches jonchent le sol. Nous y allons tranquille afin de ne pas finir au sol. Nous longeons le ruisseau de Bourbeuse pour rejoindre Balaives. Même si on sent la fin du parcours s’approcher, je sais qu’il reste encore pas mal d’efforts à fournir. Nous gravissons la côte de la coëte pour continuer vers Flamenville. Nous évitons les chiens en franchissant les barbelés. Sur une partie qui devait être tranquille nous n’échappons pas au bain de pieds. Les tempêtes qui se sont succédées ont fait tomber beaucoup d’arbres et sur une centaine de mètres nous avons plus l’impression d’être de Mbuti que des vététistes. Au pied de la source de Ranvaux, Guitou doit de nouveau jouer de la double pénétration pour resserrer le pédalier d’Arnaud. Après la descente de la côte de la ferme Eva nous empruntons le chemin d’Etrepigny. Guitou grogne sachant qu’il nous reste la côte du bois Marguerite à monter. Je pars devant avec Arnaud alors que Samy et Guitou reste ensemble. Arrivés au sommet, Arnaud me laisse car il n’est pas loin de midi et il doit être de retour à Charleville pour 13H00. J’attends mes deux autres compères et nous finissons ensemble les quelques kilomètres restant.
Si cette semaine nous avons fait une sortie plus courte, elle n’a pas été plus facile. Mais encore une fois la forêt d’Elan nous a offert un beau moment de plaisir.
Ouais, ben il est bien ce résumé. On a fait sur nous quand même lors de cette sortie. On vobtient d’ailleurs bien les têtes qu’on a quand on est au bout de nos vies… c’est pas beau… Mais quel bonheur.
Et oui, très bon descriptif de ce que fut cette sortie de dingos. On est pas beau quand on est au bout de sa vie hein? . Super sortie