Vautré dans la banquette à regarder MVDP et WVA se battre dans le sable de la plage d’Ostende pour le titre de champion du Monde de CX je me demande ce que je vais bien pouvoir écrire sur notre sortie de ce matin.
La première chose qui me vient à l’esprit c’est le SMS de Jeremy. Alors que mon téléphone grogne je jette un œil : « Salut Laurent. Ne m’attendez pas… » Je ne vais pas plus loin et c’est en rentrant à la maison que je verrai la suite du message : « …je suis en retard vous allez vers elan ? » Oh la boulette !
Quand j’arrive sur le parking c’est l’affluence des grands jours. Catherine, Thierry, Cyril, PTR, Guitou, Arnaud accompagné de Cyril Junior. Il y a également Garance et Yann qui sont venus de Charleville en vélo, histoire d’ajouter 35 kilomètres au compteur. Reynald arrive et met au frais de quoi se rafraichir à la fin de la sortie. Quelques secondes avant que Saint-Rémi ne sonne neuf heures c’est au tour de Laurent d’arriver. Nous patientons quelques minutes pour voir arriver Samy. Enfin nous sommes au complet et nous pouvons y aller. Afin de commencer en douceur nous rejoignons Élan par un mix de routes et de grands chemins.
Je ne les ai pas habitué à ça. Trop facile pour un raidar. Je dis à Arnaud de prendre à droite au niveau de la manse abbatiale afin de monter la côte des termes. J’entends un mouvement de contestation derrière moi. Eh oui ça va piquer les pattes ! Les raidars s’égrainent sur la longueur de la montée, chacun le faisant à son rythme. Une fois au sommet nous nous regroupons. PTR qui trouve que ça roule vite, retire quelques couches afin de pouvoir mieux respirer. Afin de changer un peu nous bifurquons dans un sentier monotrace et rejoignons la nouvelle route forestière. Nous continuons sur le chemin de Villers-le-Tilleul afin de gagner le fossé de limite de la forêt domaniale que nous avons aménagé il y a quelques années. Nous devons jardiner un peu car la parcelle est exploitée et des tas de branches envahissent le chemin. Je propose de descendre par le grand chemin car notre trace habituelle doit être glissante avec ces conditions météo. Rapidement mes camarades de jeu me rappellent la devise du club : « Je ne recule ni ne dévie ! » C’est donc parti dans la grosse descente. Finalement tout passe nickel ! Décidément les raidars sont en forme plutôt que de donner dans le facile ils veulent grimper le mur qui se présente en face. Ce que raidar veut…
Nous découvrons même un nouveau chemin qui jusqu’à présent n’avait jamais senti l’empreinte de nos crampons. Naviguant entre sentiers et grands chemins, nous nous retrouvons à la croix Serin. Tout se passe bien si ce n’est les arrêts réguliers de Guitou en délicatesse avec une transmission qui a maintenant atteint l’âge de la retraite. Je décide de descendre vers la source Saint-Roger. Comment peut-on faire une sortie à Elan sans passer par là. L’ambiance est détendue, ça parle beaucoup, ça chambre pas mal. Je connais le moyen de calmer les plus bavards. Arrivés à la source, je constate qu’il nous reste environ une heure avant l’apéro. Largement le temps de nous faire une belle boucle tout en sentier technique même si Cyril Junior commence à tourner les pattes avec beaucoup moins d’entrain et à tirer la langue. Garance qui se trouve à mes côtés me demande : « Ca va grimper ? – Euh oui… – C’est long ? Euh oui… » A sa moue, je sens qu’il va falloir qu’elle se motive. Comme pour la première montée, j’entends moults soupirs et grognements. Tous savent ce qui les attend. Bientôt, je n’entend plus de discussion. Seuls le bruit de nos respirations rythme notre pédalage. Enfin nous arrivons au niveau de la route de la Marlière. Les sourires reviennent sur les visages. Ils s’amplifient encore quand je propose de finir la sortie par la Brokeback Mountain. Il n’y a pas à dire la motivation et beaucoup plus grande quand je propose ce genre de passage que quand je m’engage dans des montées. Guitou navigue à l’arrière du groupe toujours en délicatesse avec les galets de son dérailleur qui meurent d’envie de bouffer de la chaine. Je sens Junior de plus en plus à la limite. Seuls Thierry et Cyril montent la bosse du transformateur sur le vélo. C’est le moment que choisi mon dérailleur pour imiter celui de Guitou. Nous finissons notre périple dans les bois avec une banane jusqu’aux oreilles.
Il ne reste plus qu’à rentrer tranquillement. Enfin, c’était sans compter sur les initiatives d’Arnaud qui en voulant sauter un muret chute et s’ouvre l’arcade sourcillière. C’est le visage en sang qu’il rejoint notre base.
Comme chez les irréductibles gaulois nous terminons notre sortie par un verre de cervoise offert par notre géant vert.