De souvenir de Président du RAID Ardennes VTT, pour quelques jours encore, il y a quelques temps que nous n’avions connu une sortie par un froid aussi présent. » Il faut bien qu’on se plaigne un peu ma bonne dame, car si nous ne le faisions pas qui le ferait pour nous… »
Mais le fait marquant de ce dimanche post épiphanie, n’est pas les quatre degrés dans le négatif mais la présence dans nos rangs de deux revenants. Afin de vous permettre de trouver de qui il s’agit je vous propose deux petits flashback sur leurs dernières sorties.
» Magnéto Serge… »
» Après plusieurs jours à peaufiner une boucle partant de Flize et reliant le lac de Bairon, au matin de ce dimanche post fête nationale, tout est fin prêt. Tous les membres du conseil d’administration présents ont chargé la trace dans leur GPS afin de palier à toute panne. Les cuisses sont aiguisées et les montures polishées.
Anouchka, Bernard, Cacal, Catherine, ChocoBob, Florent, Guitou, PTR, Reynald, Thierry et Yannick avaient décidé de se joindre à moi pour ce périple de soixante-douze kilomètres et environ mille-deux-cents-mètres de dénivelé positif programmé pour marquer cette saison estivale où les années précédentes les manifestations pullulent. Si ces chiffres peuvent faire peur, sur le terrain il n’est que du bonheur car aucune difficulté majeure n’est au programme. «
Nous allons donc jouer à qui est-ce ? Histoire de retomber un peu en enfance.
– Il ne promène pas de bidon de lait dans son sac à dos.
– Il n’est pas en couple avec un autre membre du RAID
– Il semblerait qu’il soit de sexe masculin.
– Il est loin d’être poli comme une queue d’ours.
Bien sûr vous aurez tous reconnu Reynald.
» Serge tu nous remets le magnéto… »
» Malgré deux derniers déplacements aux Portes du Soleil sous la pluie et la grêle, nous étions tout de même quatorze raidars à nous inscrire pour l’édition 2019 des Pass’Portes MTB. Après les défections de Cacal et Erwan notre groupe fût finalement de douze au moment de gérer les véhicules pour le voyage. Après discussion avec JP et Guitou, nous avions décidé d’investir quelques dizaines d’euros dans un second porte-vélos quatre places. Avec le mien nous avons les douze places nécessaires à notre transhumance… Claude, Yann et John s’étant proposés de prendre leurs véhicules. Le compte est bon. PTR et Yann ayant récupéré les portes vélos mercredi en fin de journée tout roulait. Ceci était sans compter sur le fait que j’avais prêter mon porte-vélos à un collègue tardant à me le rendre… «
Pas la peine de jouer à qui est-ce car personne ne trouverait…
C’est Jean-Pierre, JP pour les intimes qui a fini son hibernation et a quitté sa grotte pour venir de nouveau sillonner les sentiers fliziens après dix-huit mois d’absence.
Si la température est froide l’ambiance elle est très chaude avec ce bon groupe mixte mélange de e-bike et de vtt, de jeunes et de plus âgés (30 à 68 ans), de fous furieux et de copains d’abords qui naviguent en père peinard. La magie de nos sorties est que tout ce petit monde est content de rouler ensemble au delà de nos différences physiques ou philosophiques. Et aujourd’hui au niveau physique on va donner.
Avant de partir, Guitou en mécano avisé, nous fait un petit cours sur l’entretien de la chaine, sans oublier celui des pneumatiques… Enfin nous prenons un départ tranquille en bord de Meuse, ce qui nous permet de nous échauffer sans partir immédiatement dans les tours. Par ce froid il vaut mieux commencer en douceur. Parvenu à Elaire, Arnaud est dans ma roue. Je lui annonce mon intention de quitter le bord de Meuse en gravissant les marches qui mènent à la route. Nous disposons de vingt centimètres pour poser nos roues. Arnaud n’étant jamais le dernier pour nous un défi à la con. Si je passe, Arnaud coince et provoque un empilage digne du pont de Mirambeau un 10 novembre 1993. Nous continuons sur les grand chemins qui nous conduisent au pied de la montée de la Ferme Eva. Je pensais que le sol gelé allait nous faciliter la tâche. Que nenni ! A part les e-bikers qui arborent un sourire de Mona Lisa, tous les autres ont plus l’attitude d’un AA qui vient de passer six heures à la fête de la bière.
Je souhaite descendre vers Boulzicourt par le chemin balisé. Mais comme les choses ne se passent jamais comme je le veux, un arbre nous oblige à emprunter la bobette que nous n’avons pas pris depuis plusieurs années. Nous arrivons tous entiers en bas. Mais notre martyre n’est pas fini. Les chablis s’enchainent comme le disait le regretté Jean Carmet, au grand désarroi des e-bikers devant passer chaque arbre à la force du biceps. Nous arrivons finalement au village. Nous le traversons afin de gagner le bois d’Ennelle en empruntant le chemin de la carrière. Alors que nous sommes presque au sommet, nous tombons sur des chasseurs. Nous entamons une discussion avec l’autochtone mais celle-ci bien que cordiale ne mène à rien. Après avoir envisagé des options freeride nous nous résignons et faisons demi-tour. Nous regagnons le village avant de choisir une autre voie. Etant adeptes de l’amiral de Kersauson nous savons que tous les chemins mènent au rhum. Mais qu’est-ce qu’elle est longue cette montée. Cyril part en tête accompagné par Cacal, JP et Christian bien aidés par la fée électricité. Arnaud m’accompagne jusqu’à ce que la honte s’empare de lui quand un trailer nous double… Guitou et Reynald ferment la marche se soutenant mutuellement. Pas de doute il aime vachement son frangin…
Nous tombons sur les cousins de nos chasseurs précédemment rencontrés. Leurs véhicules sont stationnés sur le bord du chemin, nous pouvons passer là, nous sommes sur de ne pas prendre un coup de fusil. Non pas qu’ils soient incapables de nous prendre pour des quartanniers mais compte tenu qu’il n’y a pas une caisse à moins de 70K, je suis sur qu’ils hésiteraient à tirer. Personne n’a eu la vivacité d’esprit de faire la vanne pourrie : » J’espère qu’ils sont de bon Hummer… » ChocoBob nous manque ! Le père Auger pourrait nous entonner son hymne.
Comme l’heure de l’apéro approche nous décidons de rentrer. Mais nous trouvant dans un coin très « sentier », nous enchainons la descente vers la fontaine de Ranvaux. Pour remonter nous devons de nouveau nous taper du chablis. Il nous reste plus qu’à descendre, mais je propose de passer par la Larchant que nous n’avons pas emprunté depuis plus d’un an. Nous croisons un autre trailer qui nous demande des nouvelles de nos presque-marnais. Décidément même quand ils ne sont pas là ils font parler d’eux…
La fin de la balade pour certains et du calvaire pour d’autre est la bienvenue. Malgré des températures qui sont toujours restées sous la température d’un glaçon dans un pastis cette sortie fût un réel plaisir.