Aujourd’hui, lundi 11 Mai 2020, c’est le jour du retour vers plus de liberté.
Après 8 semaines de découverte et d’utilisation d’un home-trainer, il est temps de lui montrer tout l’amour que je lui porte !
Les rafales de vent doivent avoir cessé ce qui m’annonce une belle soirée. Journée de télétravail terminée, je peux préparer mes dernières affaires et enfourcher mon poney. (Le matériel est prêt depuis deux jours….. le Camelbak est rempli depuis samedi… le gps et les lumières sont rechargés).
19h tapantes, les premiers coups de pédales sont lancés !
Quel bonheur !
Déjà 300m de parcourus lorsque je m’aperçois que le Camelbak est resté à la maison…. Bah oui…. Trop euphorique le raidar…. Demi-tour rapide, presque chute, retour à m’barque récupérer la citerne à eau et hop ! C’est parti !
« Vers l’infini et au-delà ! »
Dès le chemin noir, un sourire se dessine sur mon visage. Un petit quelque chose de bien être que je ne peux refouler. J’y suis, après 8 semaines sans sortir (si ce n’est 3 sorties au drive uniquement), me voici enfin llllliiiiiiiiiiiiibbbbbbrrrrrre ! Arrivé à Boutancourt, je choisi d’emprunter la « montée du ruisseau » en pensant à Spaderman qui affectionne ce passage. Là, je me surprends à avoir des jambes de feu. En fin de difficulté, je double une famille gravissant le sentier en poussant les vélos ; ce seront les seuls humains que je croiserai ce soir.
Je passe Etrepigny, monte vers la Larchant pour repiquer sur Balaives par le chemin du château. Je traverse rapidement le village pour récupérer le sentier des blaireaux. Je remarque que les blaireaux de ces dernières semaines étaient bel et bien à vélo ! le single est tassé de bout en bout alors qu’il était encore chaotique il y a encore peu de temps. Cela se vérifie alors que j’atteint la grosse borne de la route de Singly, puis une nouvelle fois lorsque les traces d’entrées dans les bois d’Elan sont plus que marquées de crampons ! C’est honteux !
Villers le Tilleul me laisse passer tranquillement pour récupérer et contourner le golf des Poursaudes. Me voici à Omont. Si vous y avez l’occasion d’y passer, je vous conseille de rejoindre le cimetière en passant par le chemin du moulin et la mairie qui est sur les hauteurs. Cela vous fera utiliser un chemin gravillonneux à 7% jusque la mairie, puis de l’arrière de celle-ci, vous traverserez un petit pont (pas de bois) pour reprendre un sentier en herbe à 8% et atteindre, enfin, les hauteurs pour vous offrir une jolie vue sur la forêt des basses crêtes et le fameux « pain de sucre » d’Omont.</ br>
Quelques centaines de mètres de bitume puis je reprends les bois de Chagny afin de récupérer le sentier touristique n°18 pour atteindre le village. Là, pause obligatoire de sortie de confinement avec bière pression chez papa et maman ! (pas trop longtemps pour ne pas se refroidir et pour ne pas que la bière se réchauffe non plus….).
C’est par le chemin de la Prêle que je m’extirpe de la commune de mon enfance pour l’admirer de plus haut. (Certains disent que Chagny est le plus beau village des Ardennes ! Vous me direz si vous êtes d’accord avec moi 😉 ).
Mon périple m’emmène à Marquigny où je ne m’arrête pas voir mes grands parents. J’en profite pour monter voir l’église qui est la seule encore éclairée par le soleil couchant à cette heure.
Regagnant Louvergny par la route, je me dirige vers les bois de Vendresse. Une route forestière traverse la forêt et je me réjouis d’avoir mes lumières bien chargées pour combattre la pénombre qui s’installe. Avant mon arrivée à La Balossier, je croise le maitre de la forêt et son chien (tous les deux ne sont pas décidés à me laisser passer sans me poser quelques questions sur ma présence en ces lieux). Ce monsieur est
remonté comme un coucou Suisse. Je m’excuse de ma présence par méconnaissance des lieux et des limites de propriété, mais c’est en prenant le temps de parler avec lui que je comprends l’objet de son énervement. 8 Semaines que ses bois sont le théâtre d’un n’importe quoi généralisé. Il n’a jamais vu autant de monde sur sa propriété privée. Des jeunes qui font la fête dans les bois et qui jettent leurs déchets par terre. Des vélos, des randonneurs, des personnes à cheval comme si l’on était sur les berges du canal Saint Martin. Du grand n’importe quoi, un non-respect général, un énorme ras le bol, une honte. Je laisse cette personne et comprend son désarroi en me rappelant les sorties strava que j’ai pu voir ces dernières semaines.
Par Vendresse, je gagne l’arboretum (que je ne visiterais pas ce soir) pour pénétrer le bois de la Vierge. J’y croise un vrai blaireau sans pneu, des yeux de biche et un gros renard.
Le vent qui m’avait épargné jusqu’alors apparait lorsque j’aperçois Sapogne au loin (ou ses lumières tout du moins).
Cela me rappelle qu’il fait maintenant 4 degrés et qu’il est temps de rentrer. Passage rapide dans les hautes herbes au-dessus du Moulin des Etangs, puis le chemin de Boutancourt pour laisser les lumières de Dom-Le-Mesnil sous mes yeux.
De retour à Flize après cette reprise tant attendue, la bière ne suffit pas à faire passer l’envie de remonter au plus vite sur nos chemins ardennais !!!!
PS : Aucun home-trainer n’a réellement terminé sa vie en déchetterie lors de ce « tournage ».