Cette phrase de Françoise Lefèvre, auteure du Petit Prince cannibale, colle parfaitement à la sortie de ce dimanche. En effet au réveil, c’est un tapis blanc de près de cinq centimètres qui recouvre le paysage. Je consulte rapidement mes messages et me rend compte que seul Jean-Pierre a déclaré forfait pour cette sortie prévue dans la ville de Charles et ses alentours. Le temps d’enfiler le corsaire, la saison ne nécéssitant pas encore une tenue intégrale, et je grimpe dans la voiture pour rejoindre le parking dédié à Voltaire. Lequel n’est pas l’auteur d’un ouvrage de sciences naturelles dédié aux insectes lépidoptères de jour de la famille des piéridés dont les ailes sur les deux faces sont bordées d’une frange rouge, avec un point noir ou blanc au centre de l’aile antérieure, le male étant jaune pâle et la femelle presque blanche, bien qu’il ait écrit Candide.
Quelques embardées plus tard je me retrouve sur l’autoute avec devant moi un Yannick qui en bon sedanais qu’il est, parvient à se perdre avant de trouver le parking… Je retrouve sur place Florian déjà prêt à en découdre avec le terrain hostile. Arnaud nous rejoint presque aussitôt en vélo. Alors que Yannick arrive enfin, Barnab, Yann et sa fille Garance juchée sur son presque cadeau de Noël, arrivent aussi en vélo. Un SMS de l’écureuil m’indique qu’il est aux prises avec des chevaux. Même si le combat est déséquilibré je ne doute pas en ses capacités à maitriser la situation.
Le temps de finir de nous préparer, nous nous élançons par un petit tour dans les campings du Cabaret Vert en guise d’échauffement. Nous enchaînons par une séance de descentes de marches sur le stade Bayard, tout en restant prudents à cause de la neige qui les recouvre. Nous empruntons la promenade des remparts en finissant par un portage au grand désarroi de Barnab qui en profite pour faire une séance de musculation avec le Lévo. La cité administrative devient pour quelques minutes notre terrain de jeu avant de rejoindre la voie verte pour gagner de la hauteur et quitter le bitume. Ca grimpe, ça tourne, ça glisse et finalement ça tombe pour certains… Un peu essoufflés nous faisons une pause et une pose pour immortaliser le moment. Chemins, sentiers, le plateau de Berthaucourt est ludique pour peu qu’on cherche les bons passages. Garance découvre que la neige glisse… Descente épique où les cailloux profitent de la neige pour se cacher.
Nous traversons la Meuse pour monter par la route Montcy-Notre-Dame. Nous enchaînons les chemins enneigés dans les Jolis Bois, le Waridon, la Culbute et Belair. Je partage avec Arnaud une pensée pour l’Ecureuil quand notre trace dans la neige suit celle d’un renard. Arnaud est en terrain connu. Nous ne prenons pas le temps de nous arrêter chez Aurélien pour nous faire payer l’apéritif car il nous reste encore une belle boucle à faire sur la bosse du Mont-Olympe. Mais pour certains les cuisses commencent à piquer. Je décide donc de racourcir le parcours en passant par la place Ducale. Nous évitons la longue descente de marches de la rue Mermoz que la neige a rendu dangereuse. Nous trouvons quand même quelques volées de marches pour rejoindre la mythique place ardennaise. Garance, Yann et Barnab, étant à coté de chez eux, décident de nous laisser à l’entrée du Marché de Noël, à proximité d’un stand de vin chaud. Nous résisterons à l’appel de l’alcool pour continuer à nous ennivrer du plaisir de rouler. Nous finissons notre périple par les bords de Meuse dérrière l’usine Vistéon où nous pouvons vérifier le célèbre dicton exhibitionniste : » Quand la neige recouvre le chemin, le satyre range son engin ! « .
Si à l’école nous avons appris à répondre à la question « Where is Brian ? » Nous ne parvenons toujours pas à répondre à celle-ci : « Where is Hervé ? » Néanmoins cette sortie fût mémorable et ce fût un vrai plaisir de rouler avec des revenants même si elle n’a pas été partagée avec les habitués qui peut-être sont devenus trop vieux pour me suivre dans mes élucubrations vététistiques…