Le vent souffle sur les plaines de la Bretagne armoricaine,
Je jette un dernier regard sur ma tenue, mon spad et mon Camel.
Thierry, le pro du pot est venu me chercher,
Les sangliers ont décidé de mener le combat dans la vallée.
Là, où tous nos hôtes, de géants guerriers celtes,
Après de grandes batailles, se sont imposés en maîtres,
C’est l’heure maintenant de conquérir cette terre
Contre une armée de vététistes prête à croiser le fer.
Toute la tribu s’est réunie autour de grands menhirs,
Pour invoquer les dieux afin qu’ils puissent nous bénir.
Après cette prière avec mes frères sans faire état de zèle,
Les chefs nous ont donné à tous des gorgées de Chouchen,
Pour le courage, pour pas qu’il y ait de faille,
Pour rester grands et fiers quand nous serons dans la bataille
Car c’est la première fois pour nous de parcourir la pampa
Et j’espère être digne de la tribu des raidars.
C’est sur ces quelques vers que nous nous élançons à la conquête de la lande bretonne, nos deux e-raidars sur les quatre-vingt-dix kilomètres, alors que nous (Catherine, Anouchka en e-bike, Thierry, PTR et moi) avons choisi de rester sagement sur le soixante.
Les prévisions météo étant au beau fixe pour la Bretagne, c’est à dire 14° et pas de pluie jusqu’à 15 heures. Nous décollons à l’ouverture de notre sas à 8h27. 17 minutes après nos camarades électrifiés dont le parcours est différent à 98%.
Le début du parcours est sympa, mais rapidement les sentiers sablonneux laissent la place à des chemins de boue collante. Peu de dénivelé, mais beaucoup d’énergie laissée dans les bauges. Après le premier ravitaillement, le rose, situé à quelques centaines de mètres de notre gite, nous attaquons les Monts d’Arrée, mélange de lande et de rocs. Le parcours est beaucoup plus roulant jusqu’au deuxième ravitaillement, mais beaucoup moins abrité et le vent annoncé à plus de 50kms/h. Les chemins montent et descendent, ils sont suffisamment larges pour que nous puissions rouler à notre rythme. Thierry donne dans le ravitaillement purement breton : crêpe chocolat-banane. La brise venue de la mer vient à bout de ma décision de voyager léger et j’enfile mon Gamex. Thierry fait de même.
Le parcours change de visage. Nous avons une quinzaine de kilomètres de single en crêtes. Les montées sont sympas, caillouteuses voire rocheuses et demandent un petit bagage technique pour être franchies sur le vélo. Malheureusement le nombre important de participants et le niveau insuffisant de certains font que nous devons nous contenter de monter à pieds. Les parties plus plates sont des ornières d’où il est difficile de sortir. Anouchka, PTR et Thierry tâteront la douceur de la végétation bretonne. C’est quelque peu frustrés que nous atteignons le dernier ravitaillement. Thierry encore plus que nous car il n’y a plus de crêpe. Pour ma part après avoir goûté le pâté au premier, les rillettes de poisson au deuxième, je donne dans l’andouille pour ce dernier en-cas.
Le froid et la frustration me décident à appuyer sur les pédales pour les treize derniers kilomètres. Je rattrape mes compagnons de route et double Thierry dans une gerbe de boue de plus d’un mètre de haut. Quand j’approche de Huelgoat la forêt me redonne la banane. Single, cailloux et rochers me donnent envie de tout passer à bloc. Le parcours est commun avec l’ensemble des distances mais bizarrement ça roule bien. Une photographe postée dans un virage est à deux doigts de me réceptionner assis sur ses genoux. Il me reste deux montées que je connais déjà pour avoir fait la petite randonnée hier pendant que Thierry faisait les Roc’h & Bosses. La première juste après la roche tremblante est avalée sans problème. La traversée d’Huelgoat me permet de récupérer. La dernière montée est étroite, on ne peut passer à plus de deux de front. Il m’est impossible de doubler. Devant moi un jeune fait n’importe quoi s’arrêtant et redémarrant à plusieurs reprises sans se laisser dépasser. Dès que le chemin s’élargit j’en profite pour le doubler. Celui-ci se met en danseuse pour me redoubler. Après l’avoir copieusement insulté je me mets à mon tour en danseuse et le laisse sur place. Il est 14h27 quand j’arrête mon GPS après avoir franchi le podium. Je vais me chercher un sandwich saucisse-oignons et retourne attendre mes compagnons. Ceux-ci ne tardent pas à arriver. Ils décident d’aller laver les vélos, je décide de faire les quinze kilomètres qui nous séparent du gite en vélo. Je prends le temps de discuter avec Pascal qui m’explique avoir raccourci sa balade à 70kms ne prenant pas de plaisir. Fabrice n’est pas encore arrivé. Il commence à pleuvoir. Je reprends la route sous une pluie battante. Je croise un grand nombre de participants du 120kms qui rentrent par la route. Arrivé au gîte je me jette sous la douche tant pour me réchauffer que pour me laver. Anouchka, Catherine, PTR et Thierry ne tarderont pas à arriver.
Le parcours m’a globalement plu mais le nombre trop important de participants m’a frustré m’obligeant à faire beaucoup trop de marche à pieds. Je ne pense pas que je referai cette sortie ou alors sur le 120 pour pouvoir rouler sans trop de monde… Je laisse à mes compagnons de route le soin de compléter mon récit en le commentant.
Bonne organisation mais beaucoup trop de participants……ce qui fait que le peu de dénivelé à été fait à pied…..heureusement les paysages sont là et la pluie nous a relativement épargnée….gîte hyper sympa et de biens bons moments passés entre amis…….à l’instar du président, je ne reviendrai pas non plus…..à part peut-être sur le deux fois cents ……