Bien décidés à en découdre sans pour autant se faire recoudre, nous avions décidé de nous déplacer une nouvelle fois à Wangenbourg-Engenthal à l’occasion de la troisième édition de l’Elsass Bike. Nouvelle fois pour ChocoBob, qui en est à sa deuxième édition, et moi qui en suis à ma pas tout à fait deuxième participation (Vous trouverez les explications dans le CR de l’Elsass Bike de l’an dernier qui doit se trouver dans un coin du cerveau de ChocoBob derrière tout un tas de chocovannes et autre bordel….). Alors que c’est PTR qui joue cette année le rôle de la jouvencelle…
Nous arrivons en Suisse d’Alsace en ce vendredi, anniversaire de l’arrivée en France de la première girafe vivante qui fût offerte à Charles X (le X voulant dire 10 en chiffre romain et non pas que ce bon roi Charles fût un ancêtre de Rocco Sifredi) par Méhèmet Ali (et non pas Mohamed Ali qui en arable s’écrit de la même façon mais qui n’était pas né en 1827 donc encore moins converti à l’Islam donc qui à l’époque devait s’appeler Cassius Marcellus Clay Jr). Mais comme il ne s’agit ni de l’un, ni de l’autre, je reviens non pas à mes moutons car nous sommes en Alsace, d’où le titre de mon compte-rendu, mais à nos cigognes, dont nous n’en verrons pas la moindre plume d’une, sauf au détour d’un chemin mais elle avait des pattes en fer à béton donc je ne sais pas si ça compte. Vu ce qui nous attend dans les deux jours à venir nous nous enquillons deux bouteilles de Lupulus (promis je ne reprendss pas les jeux de mots du Roc Marathon de 2015) et 500 grammes de pâtes avant d’aller nous coucher.
A 7H30 en ce premier jour de juillet et anniversaire de Pamela Anderson, nous sommes fin prêts pour parcourir les 62 premiers kilomètres de cet Ultra Marathon. A 8h00 précise nous démarrons par une montée tranquille de plus de six kilomètres. Le chemin est parsemé de quelques racines et de cailloux quand il ne s’agit pas de rochers… A son habitude ChocoBob mène le train. Heureusement la première descente est là pour le ralentir. Mais pas assez longtemps. Nous enchaînons sur une montée de 5 kilomètres du même acabit. Une petite descente malheureusement trop courte, un peu de plat et de nouveau on grimpe pour rejoindre le point culminant de ces deux jours à près de 900m, le premier ravitaillement et la pluie… Les bénévoles nous indiquent que les autorisations pour traverser la zone Natura 2000 n’ont pas été accordées tout comme semble-t-il le hackbrett alsacien puisque la seule trace que l’on en trouve est sur une sculpture du 14ᵉ siècle en la collégiale Saint-Martin de Colmar. Nous devons donc, non pas jouer de l’instrument à cordes, mais emprunter des routes forestières. Comme nous descendons longtemps et vite, on pourrait presque se prendre pour Couillu le caribou. Nous arrivons bientôt au deuxième ravitaillement situé sur un magnifique point de vue. Pour ceux qui suivent nos aventures régulièrement, je mentionnerai que nous échangeons quelques amabilités avec notre marcassine préférée vu que c’est la seule que nous connaissons. Nous retrouvons rapidement les singles et un parcours plus en adéquation avec ce que nous sommes venus chercher en Alsace : du mal aux jambes dans les montées et du mal aux bras dans les descentes. Si on souffre au moins on le fait avec plaisir tant les gens sont sympathiques que ce soient les participants que les bénévoles. Plus nous approchons de la fin de cette première boucle, plus le parcours devient « dense ». Je retrouve le PTR des grands jours, celui du Roc d’Azur Marathon et du 90 du GRG. Un amical « Ferme ta gueule ! » lancé à Choco nous fait bien ressentir que la fatigue est là. Dans la montée qui nous mène au dernier ravitaillement nous le laissons à sa Passion. En plus de la douleur, du pourcentage et des racines, Philippe devra gérer une sortie de route et la perte de son GPS. Bientôt un panneau nous annonce le dernier ravitaillement à 400m. Je plaisanterai en disant 400m de D+ ce qui me semble plus proche de la réalité. Ca n’a pas fait rire tout le monde ! Dernière descente. Un morceau de roi ! La Ramonette alsacienne comme je l’appellerai : près de trois kilomètres de lacets avec des rochers, des cailloux, de racines et des épingles qui pourraient presque faire croire que je fais de la draisienne quand je ne suis pas à pieds. Philippe crie sa joie, à moins que ça soit d’avoir des crampes dans les deux jambes… Choco a les avant-bras qui fument. Un peu de route et nous terminons par une « petite » ascension « tranquille » pour regagner notre base (1.5km à 8%). Après un petit jus de pâté pour chien pour Choco et moi, et une eau minérale pour PTR, nous finissons la soirée, à 18h30, autour d’une assiette de pâtes.
Aujourd’hui est un autre jour. Il a plu toute la nuit. Je prends mon petit déjeuner avec un organisateur qui me dit. Vous avez aimé hier ? Vous allez adorer aujourd’hui ! Je ne sais pourquoi je comprends vous avez souffert hier ? Vous allez pleurer aujourd’hui !
Un peu de plat, on traverse la route et là on descend. On n’ose même pas avoir la banane. Pourquoi ? Les organisateurs sont des barjots. Dans la conversation matinale ils m’ont subrepticement glissé : » On l’a fait plus dur que l’an dernier… » Pour résumer le tronçon jusqu’au premier ravitaillement : une montée longue physique et technique – une descente tout en sinuosité ! Je pète un câble dans la montée et fini à pieds. La descente nous change de celles cassantes d’hier, on lâche les freins. Enfin presque ! Le ravito c’est la folie : brochettes de fruits frais, fontaine à chocolats, gaufres faites sur place, etc… On se fait violence pour re-décoller. Et devinez quoi ? Pour une fois ça ne grimpe pas, nous avons le droit à quelques kilomètres de singles plats. Mais les bonnes choses ont une fin. Ca grimpe et c’est technique. Choco tel un cabri bondit de racine en racine pour gravir les côtes. Je dois pousser mon vélo de temps en temps alors que PTR a choisi l’option je me réserve en grimpant à pieds. Les montées sont moins longues (pas de beaucoup) qu’hier mais beaucoup plus dures. Impossible de se caler au train car le profil est très irrégulier obligeant à faire monter le cardio pour franchir les parties les plus raides. Une nouvelle descente nous amène au deuxième ravitaillement. Ce n’est pas l’opulence du premier mais il y a ce qu’il faut. Nous y retrouvons notre marcassine avec sa troupe. Dans la première montée qui suit nous la laissons passer. Au moment où elle passe devant moi elle me dit : » Tu attends la prochaine descente pour me rattraper ? ». Vu la longueur de la montée qui se présente nous ne la reverrons jamais. Nous avons repéré sur l’autocollant de profil distribué par les organisateurs que les vingt derniers vont être physiques… Et c’est la cas. Mais quel plaisir ! Au dernier ravitaillement il reste cinq bananes. Celui-ci est partagé avec les parcours randonnées de 45 et 60 kilomètres et a été dévalisé. Ca se voit sur la balisage que ce tronçon est partagé car nous rencontrons des panneaux « descente dangereuse » alors que nous avons connu bien pire. Nous terminons par l’ascension du château de Wangenbourg. Nous prenons le temps de savourer ce moment sachant que nous sommes au plus haut. Nous finissons ensemble sous les applaudissements. Après avoir rangé notre matériel et pris une douche nous allons nous asseoir à table afin de savourer une assiette de crudités avec un blanc de poulet au BBQ. Un organisateur vient nous voir, pour nous demander notre avis sur cette édition et nous offrir une bière (pour trois MDR). Nous croisons notre couple d’hôtes de l’an dernier, tout sourire, venu nous dire bonjour avant de reprendre la route.
Cet Elsass Bike fût un vrai moment de VTT avec, si on excepte la zone Natura 2000 contournée, plus de 80% de sentiers monotraces sur 130 kilomètres c’est exceptionnel. Strava, le site pour mytho, nous donnera 134.1kms pour un D+ de 4471m en 11 heures 56.
Très joli compte rendu Président…..un de plus
J’en ai chié mais quel bonheur l’arrivée sous les applaudissements des organisateurs et la remise de ce fameux tee-shirt !
Je ressigne pour l’année prochaine…….ne serait-ce que pour retrouver mon GPS !
Beau CR résumant bien ces 2 jours.
Au Mio j’ai 131 km pour 3834 de D+ (en estimant les 5 derniers km du dimanche la batterie du mon GPS s’étant mise au repos !)
BELLE HISTOIRE!! le manque de logement nous as privé de cette belle épreuve si prendre a l’avance l’année prochaine
En ce moment ayant beaucoup de temps « libre » , je lis et là: bravo car on s’y croirait et contrairement au roman que je parcours actuellement vôtre épopée était tout sauf « deception point » (roman de Dan Brown l’auteur de Da Vinci Code )