Alors que je me pose devant la page blanche à la recherche de quelques idées afin de créer un fil conducteur au récit de notre sortie dominicale, je retrouve l’angoisse que j’avais découvrant le sujet d’un devoir de philo… Au lieu de faire un développement chronologique des événements de notre balade j’en viens à me poser une question : Le raidar est-il un barge ?
Parfois, les fesses sur la selle, le vététiste se pose cette question : » Qu’est-ce que je fais là ? » Cette question n’amène pas forcément de réponse, mais si celle-ci devient récurrente on peut en venir à se poser la question : » Suis-je barge pour aimer faire du VTT ? « . Certes à la vue du néophyte la pratique d’un sport le dimanche matin quel que soit le temps alors qu’on pourrait rester au chaud sous la couette peut parraitre difficilement compréhensible. Néanmoins quand on voit les corps de ces athlètes du RAID sculptés par les heures de pédalage au milieu des forêts on peut se dire que c’est tout un chacun devrait intégrer ce club de sportifs de haut-niveau. En effet quelques constats pour laisser penser que le vététiste une grosse part de folie en lui. Je ne parle du vététiste de pacotille adepte de la voie verte qui n’est rien de plus qu’un refoulé du guidon tordu et des jambes rasées mais de celui qui aime sauter dans les bauges, sentir les épines des ronces entrer dans sa chair ou s’habiller comme Freddy Mercury, bref un raidar. Voici quelques éléments qui vous aideront à comprendre cet état d’esprit.
Il ne faut pas laisser un raidars inactif car rapidement il se met à faire n’importe quoi. En effet à peine arrivés sur le parking de la SMA, alors que nous attendons les derniers participants à cette sortie du premier mai Christophe m’emprunte mon Camber afin de voir comment celui-ci fonctionne. Après avoir fait quelques roues arrières suivis de Bunny-Up celui-ci se met en tête de voir comment le dernier né de Specialized roule sur la roue avant. Bien-sur Christophe n’est pas un vrai raidars dans le sens cotisationnel du terme mais dans le comportement il a tout à fait sa place parmis nous.
Le raidars ne comprend pas toujours ce qui se passe. Alors que nous quittons le bois de Singly, le groupe se partage en deux. Une majorité prenant une option soft alors que Christophe, Arnaud et moi partons pour l’ascension des \ »Montagnes russes\ ». Au bout de quelques kilomètres Arnaud nous demande tout étonné où sont passé les autres…
Arrivé au pied des \ »Montagnes russes\ » nous grimpons sans trop de difficultés la première partie avant de nous retrouver devant \ »le mur\ ». Christophe attaque le premier et je le suis de près. Après avoir glissé à environ moitié de l’ascension, Christophe doit poser le pied à terre. Alors que je tente de survivre encore quelques mètres les cuisses en feu, il fait demi tour afin de redescendre et faire une deuxième tentative…
Un raidar a toujours une vanne pourrie en réserve. A la demande de ChocoBob en petite forme depuis quelques semaines, j’avais mis quelques vannes de coté pour cette sortie dominicale la première étant tirée du spectacle de Jean-Luc Lemoine. C’est un catholique qui se trouve à la messe et va communié. Il se trouve devant le curé qui lui tend l’ostie. A ce moment le croyant dit au curé : » Elle est petite votre ostie ! C’est une Ostie Mini ? » Et encore cette blague est compréhensible par le plus grand nombre c’est pourquoi j’ai choisi de ne pas exposer dans ces lignes de Chocovanne que seul un initié peut comprendre. Et encore…
Dans cette première partie, on voit que sans aucun doute un certain nombre de raidars n’a pas tous les neurones bien connectés néanmoins certains spécimens sont bien moins atteints que d’autres. Les exemples qui suivent tendent au contraire à prouver que le raidar est lucide et doué de qualités qui font de lui un être humain normal d’un point de vue psychologique.
Le raidar peut-être conscient de son état de forme. Au départ de la sortie Thierry et Catherine nous annoncent qu’il s’agit d’une sortie de reprise et qu’il aménageront le parcours afin d’éviter les plus grosses difficultés afin d’aménager celui-ci en fonction de leur état de physique. De même PTR et ChocoBob ne s’engagent pas sur les » Montagnes russes » sachant que la tentative est d’avance vouée à l’echec.
Le raidar sait faire le tri dans ses priorités. S’il sait qu’il est important de s’hydrater il est néamoins capable de résister à l’appel du houblon. Le traditionnel verre de fin de sortie, s’avère bien souvent composé d’une boisson à base de céréales fermentées. PTR désirant exhiber un corps de rêve aux yeux des femelles croates lors des son expédition estivale s’en tient aux boissons protéiniques refusant tout excès.
Devant le danger le raidar est capable renoncer. Même si le cas ne s’est pas présenté lors de cette sortie, il n’est pas rare de voir certains raidars préférer une option pedestre à un franchissement sur le spad avec une issue qui peut se révéler aléatoire voir dangereuse compte-tenu du danger.
Le raidar est solidaire. Un des traits de caractère du raidar est son inclination à aider son prochain. Que ce soit par son aide lors de problème mécanique lors de petite casse ou par son soutien morale dans la difficulté. Ce week-end encore les plus en forme ont fait l’effort pour aller rechercher et tenir compagnie à ceux qui étaient en difficulté.
Après avoir exposé tout ceci-ci il est bien difficile d’avoir un avis tranché sur la santé mentale du raidar. Mais si le cas ne relève pas de la psychiatrie, même si ça n’est pas loin pour certains, il y a au fond de chacun une dose de folie qui fait que chaque sortie est unique. Avant de conclure il me semble bienvenu de citer ma devise : » Ride is sad without Crazyness ! « . Mais la citation terminale ne pouvait que revenir qu’à PTR s’adressant avec respect à son président en ces termes panégyriques : » T’es un grand malade ! «