Les bons souvenirs de l’an passé de la rando de Waltzing m’amènent à envisager de refaire les 1H15 de trajet pour m’y rendre à nouveau. Arnaud, Pascal, père Jipé et son cadet de fiston répondent favorablement à mon invitation. La photo du BH d’Arnaud postée sur sa page book and book est plutôt inquiétante quant à sa participation. Le bike ressemble plus à un blender mixeur batteur qu’à un destrier prêt à s’envoler dans les descentes et à s’accrocher aux racines dans les singles. Mais cela était sans compter sur l’intervention de sa tendre et chère. Entre une semaine de soupe préparée amoureusement par dame Arnaud et 4 heures de manipulation du marteau, maillet, enclume, colle scotch, et à l’occasion clé torx 12 pans coudée, notre homme choisit la 2de possibilité de peur de ne plus passer les portes sans baisser la tête. C’est donc un BH à la cassette brillante, aux shifters vigoureux, et à l’amortisseur et triangle bras de dessus dessous, que je charge à 6H45.
Malgré la longueur du trajet, Arnaud a à peine le temps de me narrer la totalité du week-end du Roc d’azur. Il est vrai qu’entre le récit de la trace, des temps forts, des émotions, de la souffrance et des péripéties, le menu s’avère copieux d’autant plus que j’alimente l’échange. Mon écoute attentive remarque un acte inconscient de mon conteur lors du départ de l’hôtel dimanche. En me référant aux thèses psychanalytiques, l’oubli de la paire de chaussures de ville dans la chambrée n’était qu’un acte manqué. Dépité par le caractère chewing-gum de sa monture espagnole, il espérait que lorsque le père Noël descendrait du Fournel avec des VTT par milliers, il n’oublierait pas son petit soulier. Hélas, Arnaud avait omis que la Saint Nicolas précéde Noël. Aussi, seul le père Fouettard est venu visiter ses godasses en lui promettant une séance de martinet.
Nous nous garons à l’entrée de Waltzing. Pascal met autant de temps qu’une donzelle pour se préparer à aller faire du shopping. Je garde les bikes alors que mes deux compagnons se chargent des inscriptions. Arnaud m’inscrit parmi les natifs de l’an 1956. Jipé et Clément nous rejoignent. Avant le départ je rends visite aux pissotières. Pascal me suit 30 secondes plus tard et s’exclame « Ah ça va il y en a deux ». De crainte qu’en cette période de vaccination des seniors, Cacal ait viré sa cuti je range rapidement le matériel.
Nous partons dans le sens inverse de l’an dernier. Rapidement, Arnaud fait un arrêt mécanique le câble de son dérailleur avant frottant contre le pneu arrière. Il nous retrouve en bas d’un single descendant sympathique. Durant plusieurs kilomètres les chemins sont roulants mais loin d’être reposants pour autant. Un panneau indicateur précise la direction de Mesch. C’est le moment de la Chocovanne du jour. J’informe les Raidars qu’il s’agit de la ville d’Eddy. Jipé me regarde interrogatif avec des yeux aussi grands et ronds que 2 rondelles de saucisson. Je le rassure en poursuivant mon propos … Eddy Mesch. Nous gagnons une partie du parcours 2014 qui nous amène à une longue montée. En haut, nous faisons un regroupement pour saluer Jipé et Clément le 42 et le 52 se séparant. Arnaud en profite pour vérifier sa monture. Il estime judicieux de resserrer l’axe du bras. Son petit outil est introuvable. Pascal lui tend le sien. Après un passage sans intérêt sur la macadam nous arrivons à un chemin agricole. Il est bien difficile de garder la trajectoire tant le sol est gras et glissant. La partie descendante dans les bois n’est guère mieux et nous oblige à jouer les Candelero. Nous attaquons une piste interminable en montée. Les seuls 5° sont oubliés et Pascal et moi sautons le Gamex. Nous sommes à 15Km mais déjà à 530 de D+. A croire que la trace a été repérée par Guitou. La suite est un pur régal. Les chemins monotraces se succèdent. Nous parvenons au 1er ravito. Arnaud doit à nouveau jouer du petit outil. A l’aide de celui de Cacal et du mien l’axe est maintenu fermement.
Nous reprenons la trace toujours aussi ludique. Ca monte. Ca descend. Les kilomètres défilent sans que nous nous en apercevions. Le 2ème ravito propose des petit-fours thon ou saumon. Que demande le peuple ! Nous reprenons par un passage étroit en montée entre des clôtures. Bien que sur le bike je n’avance pas plus vite qu’Arnaud et Pascal à pied. La suite reste toujours aussi fun. Progressivement nous reprenons des chemins plus larges et roulants. Dans une descente Arnaud se retrouve nez à nez avec un Land Rover. Petite frayeur mais les freins répondent bien. Cacal qui fermait la marche depuis le départ a gardé du jus sous la semelle. Il pointe le bout de son groin de jeune raidar et prend la tête. Au 3ème ravito c’est vin chaud. Dans un 1er temps Cacal refuse cette boisson se réservant pour l’Orval à l’arrivée. Nous le faisons changer d’avis facilement et il saisit un godet. Arnaud remarque que des organisatrices sont mortes de rire lorsqu’il a le dos tourné. Il se rappelle ma remarque de début de ride. Je lui avait précisé que la partie arrière plus claire de son cuissard laissait entrevoir l’ombre de la ligne Maginot de son fessier.
3 km plus loin nous retrouvons Waltzing. Nous tentons de faire un brun de toilette à nos montures. Le jet étant identique à celui d’un homme à la prostate vieillissante tentant de procéder à une mixtion urinaire, nous abandonnons la tentative. Pascal offre sa tournée tout en essayant d’éteindre son GPS. Malgré un doigté tendre puis ferme puis violent l’appareil ne veut rien savoir. Je prends les choses en main avec brio. Nous regagnons les véhicules. En se changeant, Arnaud remet la main sur son petit outil. Cacal immortalise les retrouvailles.