Par où commencer ce compte rendu qui doit couvrir près de quatre-vingt-seize heures de joie, fou-rires, souffrance, énervement, amitié, convivialité, etc… (rayer les mentions inutiles)
8 octobre
Il est six heures trente quand nous décollons de Nouvion. Un petit nous, car il ne comprend à ce moment que PTR, Sebastien, Michael et moi. Quelques kilomètres et quelques coups de téléphone plus tard ce nous a grossi. Les presque marnais (Philippe, Stéphane et Julien) nous suivent à quelques minutes alors que le troisième équipage (Arnaud, Guitou et Yann) nous précède.
Nous faisons un premier arrêt afin de permettre à certains de se vider à vessie et à d’autres de la remplir. Nous faisons connaissance de la blablateuse de Yann.
Nous reprenons la route. Nouvel arrêt pour déjeuner. Chacun y va de son casse-croute. Je fais pêter une tournée de cookies.
Il est environ seize heures trente quand nous atterrissons à Vacanciel. Le temps de poser les vélos et les bagages nous allons chercher nos sésames. Fiers comme Artaban, nous récupérons nos plaques et nos tee-shirts. Nous croisons Cacal arborant fièrement sa nouvelle tenue et sale comme il se doit pour un raidars
Alors que Yann et Guitou gagnent la résidence de la Reynald’s Family, nous piquons ne tête dans la piscine histoire de nos détendre avant la longue journée de demain. Quel bonheur de se baigner dans une eau à 28°. Chacun arbore son plus beau maillot… La journée commencée tôt, se termine tôt également, après un bon repas.
9 octobre
Nous nous retrouvons au petit-déjeuner à sept heures trente. La tension est palpable. Chacun à l’ambition de faire au mieux, ce qui est déjà beaucoup quand on sait ce qui nous attend.
Notre départ est prévu à huit heures quarante-cinq. Nous sommes à cinq cents mètres du départ. Nous rejoignons Guitou et Yann à l’entrée de la Start-Box. Cette fois c’est parti ! Nous sommes dans la dernière vague.
Nous profitons des premiers kilomètres pour nous échauffer doucement car nous savons que les quatre-vingt-deux kilomètres qui nous attendent ne seront pas de tout repos. Nous attaquons le Fournel, plus connu pour sa descente que sa montée (4kms pour 200m de D+ avec des passages vraiment très raides). Pour nous le plus difficile sera d’arriver en haut, mais heureusement le soleil est caché derrière les nuages et nous ne souffrons pas trop de la chaleur. Nous parvenons tous en haut sans poser le pied à terre. Chacun fait la descente à son rythme. Certains en mode avion, d’autres de façon plus prudente mais heureusement personne en mode cafard flytoxé.
Nous nous retrouvons au premier ravitaillement. Nous faisons un coucou à nos amis de PSA. Guitou manque à l’appel. Nous attendons une vingtaine de minutes avant de le voir arriver nous annonçant fièrement qu’il a crevé !
Yann, Micha et Arnaud n’ont pas attendu, voulant échapper aux célèbres bouchons du Roc d’ Azur. Je les reverrai sur la ligne d’arrivée.
Sommet de Bourette, sommet de la Flute s’enchainent. Les jambes sont déjà lourdes car les chemins empruntés sont cassants. PTR en semi-rigide souffre en silence. Une belle descente nous amène au Golf de Roquebrune. Nous enchainons sur un parcours vallonné et de plus en plus cassant. Nous devons à de nombreuses reprises porter nos vélos. PTR pète les plombs et se retrouve le cul dans les ronces. Avec Philippe nous n’avons même pas envie de rire tellement il est énervé… Je l’aide à sortir.
Nous démarrons le plat de résistance du jour : le col de la Valdingarde. Une petite balade de neuf kilomètres de montée. A la queue leu leu nous ressemblons plus aux sept nains qu’aux sept mercenaires. Nous franchissons tôt de même la porte horaire avec quarante-cinq minutes d’avance. Après avoir fait fumer les jambes nous faisons fumer les bras avec trois kilomètres et trois-cents mètres de descente. Nous rencontrons Olivier, Président du Club PSA en pleine galère.
Nous retrouvons le parcours du Roc d’Azur et en même temps la Rand Roc Odyssey et le Mid Roc. Nous sentons l’arrivée proche. Mais au sommet du Bougnon nous quittons les petits parcours pour emprunter une nouvelle montée qui nous fait visiter les hauteurs des Issambres par un beau sentier.
Il nous reste la plus grosse difficulté du parcours. Une montée à la fois technique et physique… La plupart d’entre nous la finirons à pieds. Nous voilà à l’avant dernier ravitaillement situé à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée. Nous goutons avec délice à la tapenade. Certains n’ont plus envie de poser leur séant sur la selle. Un des organisateurs nous propose une vidange-graissage. Etant fatigués nous optons un simple graissage. Nos transmissions se font tout d’un coup beaucoup moins bavardes. Il nous faut repartir. Certains ont déconnecté le cerveau depuis longtemps déjà. Nous nous arrêtons régulièrement pour nous regrouper. Nous finissons les derniers kilomètres, qui sont plats, en peloton afin protéger du vent les plus atteints. Nous franchissons la ligne d’arrivée main dans la main avec le sentiment d’avoir vécu un vrai moment de complicité.
PTR dégouté des cailloux de veut pas prendre part à la déambulation dominicale.
10 octobre
Aujourd’hui c’est repos. Les jambes un peu lourdes nous planifions plus ou moins la journée. Pendant que Seb va faire un coucou aux mérous (je vous passerai tous les jeux de mots qui ont pu être faits) et que Guitou et Yann font une grasse matinée, nous visitons le salon. Un coucou chez Diffusport où nous découvrons de nouveaux produits très intéressants… Nous voguons au gré des envies de chacun. Certains en profitent pour faire réviser leurs montures.
Sur les coups de midi nous nous retrouvons tous afin d’aller se faire un petit restaurant sur Port Frejus.
La balade au programme de la journée reste lettre morte. Nous retournons faire un tour sur le salon.
La journée se termine autour d’un verre après avoir fait un nouveau plongeon dans la piscine. Sauf pour Arnaud qui a laissé quelques dents de son plateau sur les rochers varois et est obligé de bricoler.
11 octobre
Déjà le dernier jour. Nous décidons de partir ensemble dans la vague de dix heures quarante-cinq, ce qui nous laisse le temps de ranger nos affaires. Philippe revenu à de meilleures dispositions décide de nous suivre dans ce dernier opus. Arnaud, après un pétage de plombs, va faire remettre à neuf sa transmission chez Shimano. Comme nous ne sommes pas pressés, nous faisons de nouveau un tour sur le salon. Certains en profitent pour aller chez Fox faire régler leurs montures.
Mais bientôt il est l’heure de rentrer dans la Startbox. Nous nous positionnons en fin de vague. Nous n’avons pas revu Arnaud. Guitou tente de joindre Yann, sans résultat.
Le parcours débute sur la même trace que le marathon. On voit de suite que le niveau n’est pas le même. Seb toujours serviable, prête la main à certains vététistes en difficulté. Dans le Fournel, tant en montée qu’en descente, il y a beaucoup de monde à pieds. C’est galère ! Bloqué derrière des piétons, j’ai les freins en surchauffe. Heureusement j’arrive à trouver une ouverture. Je rejoins Seb et Julien en bas. Nous décidons de rejoindre le ravitaillement pour y attendre les autres.
Nous voilà repartis vers le sommet de la Flûte. Cette fois le chemin est beaucoup plus roulant. Fini les portages rencontrés sur le marathon. Malheureusement le nombre et le niveau des participants font que ça bouchonne beaucoup. Nous passons de longs moments à attendre. Il est près de quatorze heures quand nous atteignons la mi-parcours.
Avec les kilomètres nous prenons de l’assurance et en descente nous profitons de la moindre ouverture pour nous jeter dedans et doubler les concurrents plus lents. Je prends quelques options hasardeuses. Un peu plus loin Julien coince le dérailleur dans les rayons. Une intervention de Guitou, qui n’a même pas besoin de sortir son petit outil, remet cela en place en un tour de main et un tournemain. Peu avant le trentième nous rejoignons le parcours du marathon. Nous nous retrouvons en terre connue. Nous gagnons tranquillement le ravitaillement du « Car brulé ». Cette fois c’est la chaine que Julien met à mal. Seb s’y colle. Avec quelques maillons de moins Julien reprend son chemin. Nous en profitons pour réconforter quelques vététistes perclus de crampes. Dans la descente qui suit le ravitaillement une nouvelle fois nous sommes bloqués. Seb est à deux doigts de nous faire un bel OTB, mais se rattrape à un vététiste. Nous enchainons le Bougnon, le single des Issambres (un peu plus court que sur le marathon) et la montée vers les hauts de Saint-Aygulf. Une nouvelle fois elle pique les cuisses. Nous nous regroupons au ravitaillement. Cette fois ça sent la fin. Le sentiment est bizarre. A la fois le plaisir de l’avoir fait et la tristesse de se dire que c’est fini.
Nous nous tirons la bourre dans les quelques kilomètres de singles qui restent. Stéphane commente notre dernière descente à bloc devant les yeux médusés de ceux que nous doublons et qui doivent nous prendre pour des fous. Seb fait une dernière tentative de passage de ponton. Cette fois le VTT ne finira pas dans l’eau. Nous passons la plage à bloc. Le chemin des douaniers est l’occasion de poser pour la postérité. Nous savourons ces derniers moments et l’omelette du dernier ravitaillement.
J’emmène le groupe à l’entrée de la base nature, où je lâche les fauves. Julien apprend le sens du mot « blocpass » en finissant à deux doigts des buissons. A l’entrée de la prairie nous nous regroupons afin de passer une nouvelle fois la ligne d’arrivée tous ensemble. Le speaker demande au public d’applaudir les membres du RAID Ardennes VTT.
Nous partageons un casse-croute et une bière. Cette fois c’est fini.
Nous rentrons à l’hôtel prendre une douche et charger les vélos.
Plus que la performance physique j’ai le sentiment d’avoir vécu une vrai aventure humaine. MERCI !