Nous partîmes à deux et sans aucun renfort, nous nous vîmes toujours deux en arrivant au porc. » Cette citation tirée du « Jus de Pomme » la célèbre oeuvre de Maurice PIGEON un cousin éloigné de Pierre CORNEILLE aurait pu être le titre du compte-rendu du jour. Mais avec le chemin de croix que fût ce dimanche pour mon compère ChocoBob je me devais de trouver quelque chose de plus approprié.
Toujours est-il que c’est à deux que nous participons à cette randonnée de BERTRIX qui en était à sa deuxième édition. Aux inscriptions je croise Pascal et Fabrice déjà sur le départ. Le temps de procéder aux formalités d’usage et ChocoBob me rejoint. Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, fatigués de porter nos misères hautaines, nous partons ivres d’un rêve héroïque et brutal.
Le long ruban de goudron laisse rapidement place à un chemin qui se transforme en sentier monotrace. Le tracé est ludique et nous prenons plaisir à enchainer les petits chemins tournoyants. Quand la séparation des parcours se présente nous n’hésitons pas un seul instant à nous engager sur les plus longs. Même ChocoBob, généralement plus à l’aise dans les profils montants s’amuse des descentes à la fois ludiques et piègeuses par les nombreuses pierres et racines qui les jonchent. Nous menons grand train. Je reconnais le parcours du Raid des Sorcières et la petite grimpette qui avait vu Clément chuter dans les orties. Nous n’avons encore vu aucun vététiste quand nous rallions le premier ravitaillement. Nous discertons un moment sur les avantages et les inconvénients de vivre d’un coté ou de l’autre de la frontière. Mais nous ne sommes pas là comme disciples de Platon mais plutôt d’Absalon et devons reprendre notre chemin.
ChocoBob m’annonce qu’il est en petite forme et que ses pédales sont de plus en plus difficile à enfoncer. Ce n’est pas un bon présage car ce parcours qui se voulait ludique sans grande difficulté physique change de tout au tout. Les chemins sont plus larges mais beaucoup plus pentus. Je me trouve désemparer ayant perdu tous mes repères : Je sais que, d’habitude, ChocoBob me recolle au train dès que le terrain devient plat ou montant. Mais aujourd’hui que nenni. Je suis obligé de m’arrêter pour lui permettre de me rejoindre. Quelques coups de cul me font mal au jambes. Je n’ose même pas imaginer le calvaire de ChocoBob. Une belle descente technique se présente, je pique un fou rire devant voyant ChocoBob devant moi bloqué, ne sachant plus comment enchainer après une hésitation. Je décide de doubler et de descendre en tête. Nous parvenons au deuxième ravitaillement après un petit passage pavé nous remémorant le Paris-Roubaix.
Nous repartons du ravitaillement par une longue montée dans laquelle s’est posté un photographe. Les trois kilomètres montants sont oubliés quand nous entamons un sentier descendant qui nous emmene dans le secteur d’HERBEUMONT. Nous voilà en bord de Semoy. Je connais bien ce secteur et le sentier qui longe la rivière et ses rochers. En pleine confiance j’attaque à bloque. Cinquante mètres et deux chutes plus tard je suis calmé… Nous passons sous le viaduc des Conques avant de grimper pour passer dessus. En haut de la côte se présente la séparation 55-60-65. Sans hésitation je m’engage sur le plus petit des parcours espérant encore ramener mon compère entier. Nous empruntons un ravel sur près de cinq kilomètres. Je reconnais le secteur pour l’avoir emprunté à plusieurs reprises sur d’autres randonnées. Ce que je craignais se présente devant nous : 800m à 10%. A force de volonté ChocoBob laisse derrière lui ce mauvais souvenir. Nous retrouvons du sentier ludique avec un beau passage techniqe en montée. ChocoBob prend option « Attend je fais une photo » alors que je me lance dans une montée à plus de 30% où bien évidement je cale. Derrière c’est un moment de pur plaisir qui nous ramène au ravitaillement deuxième qui sera pour l’occasion le troisième.
La trace me semble relative plate pour finir sauf sur le soixante-cinq dont le profil présente une descente bien alléchante. Erreur de jugement : ces quelques kilomètres suplémentaires n’auront pour seul résultat que de faire souffrir un peu plus chocoBob. Nous finissons le parcours par un beau sentier ludique. Je m’enflamme, tire tout droit et rate quelques passages amusants.
S’il fallait faire un bilan de cette randonnée, je dirais » A refaire sans hésitation, tellement le parcours est plaisant ! » Regardant ChocoBob laver son vélo avec application, je ne doute pas qu’aujourd’hui il aurait volontier troqué son Pivot pour un habitant de BERTRIX pour faire cette randonnée…
Si j’avais un baudet
- Bienvenue chez les sossons
- Voila c’est fini