Cette année un programme chargé pour ce Roc d’Ardenne et une mobilisation importante de la part des Raidars.
Pour les plus téméraires (ChocoBob, Michael et moi) la Rando Roc Rouge, le Roc Marathon et le Roc d’Ardenne étaient le programme de ce long week-end du premier mai. Arnaud et Guitou quant à eux se lancent pour un doublé Roc Marathon et Roc d’Ardenne. Alors que Eric, Stéphane, Philippe 1er (Roc d’Ardenne) et Philippe II (Roc Marathon) plus sages ou plus craintifs se sont engagés sur une seule course.
Jour 1
9H30 Nous prenons la route avec ChocoBob ; chacun notre véhicule car le chargement est trop important pour tenir dans un seul coffre. Il en faut de la nourriture pour sustenter une troupe de Raidars pendant trois jours…
Nous arrivons sans encombre à Houffalize. Nous cherchons une place de stationnement dans le centre ville afin d’aller retirer les packs coureurs. C’est mission impossible. Nous laissons nos véhicules en double file sous la garde de ChocoBob. Le retrait du Pack se fait en quelques instants. Il me faut à peine plus de temps pour faire l’inscription de Guitou qui s’est décidé à se lancer sur le marathon sous l’impulsion d’Aurore qui voulait aller faire chauffer la carte bleue.
Je croise Pascal, The Terrine Maker, qui déambule sur la place de Houffalize. Nous nous donnons rendez-vous sur la ligne de départ. Je rejoins mon chien de garde et nous allons nous stationner de façon plus académique. Nous retrouvons notre emplacement de l’année dernière. Nous nous préparons tranquillement. Michael nous rejoint. Nous faisons un tour rapide sur le salon avant de rejoindre notre StartBox. Pascal nous rejoint.
A 12h30 précises nous sommes lachés par le starter. La côte Saint Roch est toujours aussi raide… A peine un kilomètre de parcouru et les cuisses brûlent déjà. Michael nous attend en haut. Pascal n’est pas loin. Nous attaquons la descente. Ca glisse un peu et lorsque que je veux déchausser je m’aperçois que mes cales tournent. Dans la deuxième montée je dois m’arrêter pour les resserrer. Michael s’envole nous ne le reverrons plus sur le parcours. Pascal nous rejoint. Nous reprenons notre chemin. La montée est longue et parfois technique. Beaucoup de monde est à pieds. Rapidement nous quittons les grands parcours. A ce moment nous en avons fini avec les longues montées. Nous pouvons enfin prendre notre rythme de croisière. Pascal décroche. Il nous rejoint au ravitaillement. Après quelques minutes nous reprenons pour les 13 kilomètres restant. Nous continuons à accélerer. Nous avons de nouveau perdu Pascal. Nous nous arrêtons quelques minutes mais ne le voyant pas arriver nous repartons. Le terrain est de plus en plus roulant nous accelerons de nouveau. Les quelques montées sont avalées rapidement. Une montée nous permet de nous tirer la bourre sur la roche devant le regard médusé de quelques vététistes à pieds. Un morceau de route et nous attaquons un champ de bosses entre deux barbelés. ChocoBob nous fait une figure de style et s’arrête à quelques centimètres des barbelés. Un nouveau morceau de route pour entrer dans Houffalize et nous voilà sur l’ex-piste de la coupe du monde ! Une grosse descente dans les pavés enchaine sur une dernière montée impossible, avant de nous permettre de savourer les singles techniques. Nous avons pris le départ une heure cinquante-quatre avant que nous franchissions la ligne darrivée (quinze minutes après Michael). Nous restons quelques minutes sur la ligne avant de nous décider à aller laver nos vélos.
Nous nous asseyons devant une barquette de frites afin de reconstituer nos réserves pour la journée de demain.
Jour 2
Philippe II nous a rejoint en début de soirée pour ne pas faire la route le matin. Guitou et Arnaud nous rejoignent le matin même quelques minutes avant Michael.
Nous sommes dans la première vague dix minutes après les U.C.I. sauf Guitou inscrit au dermier moment. Nous décidons donc de partir dans la vague suivante avec lui. Nous faisons un coucou à Léon déjà positionné en première ligne. Ca sent la perf… Nous retrouvons Thomas que nous avions déjà croisé sur les chemins. Nous discutons dans la box avant qu’il s’envole le signal du starter à peine donné. Je lui aurai provoqué une chute juste avant le départ en touchant son cintre.
La première côte me parait moins dure que la veille. Première descente et premier bouchon. Ce premier single permet aussi de fludifier le flot des coureurs. La descente se fait tranquillement. On se regroupe de temps en temps. Cette fois on reste sur l’option longue. La montée est un peu plus longue. Une fois en haut un single boueux longe l’autoroute. Je ne suis franchement pas à mon aise sur les terrains gras. Nous attaquons la première vrai descente. Trois kilomètres où l’on peut lâcher les freins. Le parcours alterne montées, plats et descentes : cette première partie de parcours est physique. Un gros coup de cul se présente devant nous. Plein de courage je mets tout à gauche et suis obligé de m’arrêter car devant ça coince. Cool le photographe est en haut alors que nous sommes tous à pousser nos vélos. La descente qui suit est raide. Ca bouchonne car je ne verrai personne descendre sur le vélo. On prend une option B et descendons moitié sur les fesses. En bas nous ne sommes que quelques mètres dérrière Arnaud et Philippe alors que Michael s’est déjà envolé. La passerelle qui suit nous bloque de nouveau. Une dernière montée suivie d’une descente et de quelques kilomètres de plats nous amène au premier ravitaillement. Nous en sommes au dix-septième kilomètre. Nous retrouvons Arnaud et Philippe. Michael redémarrait du ravitaillement alors qu’ils y arrivaient. Je profite du point mécanique pour regonfler mon pneu arrière qui perd. Vive le tubeless. Je ferai de même à chaque ravitaillement.
Nous repartons et devinez quoi ? Ca grimpe ! Mais les montées sont moins longues. Peu après le vingt-cinquième kilomètres nous abandonnons la trace du Roc d’Ardenne. Cette fois nous y sommes il n’y a plus qu’un seul panneau : Le violet…
Le parcours est grandiose. La vue sur les vallées et la rivière qui serpente deux cents mètres plus bas est magnifique et quelques passages techniques valent le détour. Une descente dans un ruisseau nous vaut une séance photo par Arnaud. Hate de voir car c’était vraiment un plaisir. D’autres sont moins à l’aise mais nous arrivons tous en bas en bon état. Au moins physiquement. Les jambes commencent à piquer alors que nous ne venons de passer le trentième que depuis peu de temps. Quelle va être longue cette journée…
Les kilomètres qui suivent sont un peu flous pour moi. Mon sang ne doit plus monter jusqu’au cerveau. Philippe a mal au dos et n’arrête pas de répéter que nous sommes des malades. Guitou a la tête des grands jours. Arnaud et Choco restent stoique. Bref on est en pleine forme pour les quanrante cinq kilomètres restant. Nous arrivons au troisième ravitaillement. On a vraiment l’impression de les faire chier. Il remballent d’ailleurs le stand en notre présence. Cool ! Quand on regarde les visages des autres coureurs on arrive à imaginer les nôtres. Guitou pense qu’il serait mieux à faire les boutiques avec Aurore quand je lui annonce qu’il ne nous reste plus qu’un peu plus de trente-cinq kilomètres.
Nous reprenons le chemin. C’est plus roulant. Nous rejoignons la trace du Roc d’Ardenne on se sent déjà plus prêt de l’arrivée. Malgré les kilomètres dans les jambes nous augmentons notre moyenne. Guitou fait l’élastique. Au ravitaillement suivant les bénévoles sont très avenantes nous parlons bière et maladie vénérienne. Bref l’ambiance est détendue. Mais il faut repartir. Il en reste vingt-deux. Arnaud sur de lui nous annonce que cette partie est « cool ». Quand un mur se présente à nous. Il me semble que seul ChocoBob reste sur le vélo. Nous sommes tous à pousser. Nous enchainons dérrière secteurs roulant et singles. Une énième montée nous amène au dernier ravitaillement juste après le panneau 10 kms. Nous faisons notre dernière pause avant de repartir le coeur vaillant dans une descente. Mais bientôt un virage à gauche nous amène sur un single en montée plein de racines. Même si nous avons mal aux jambes nous ne voulons pas baisser les bras et en profitons pour doubler quelques coureurs à pieds. Nous approchons de l’arrivée et le parcours devient de nouveau technique et physique. Une grosse descente dans la caillasse me permet de lâcher les freins et alors que d’autres préfèrent jouer la prudence n’étant plus très surs de leur lucidité. Une dernière grosse montée avec virages en épingles et rochers nous tend les bras. Nous approchons des cinq kilomètres et ne pensons qu’à finir. Guitou craque. Une montée sur la route et le single bosselé approche. Heureusement le passage répêté des vététistes à lissé le terrain. Nous passons à cinq mètres des voitures entrons dans Houffalize pour rejoindre le circuit de la coupe du monde. Arnaud mène la danse. Le coup de cul à pieds et je remonte rapidement sur le vélo. Arnaud ne veut pas se laisser passer. Il enfourche le vélo mais a une crampe. Il reste en selle tant bien que mal. Le single ne me permet pas de le passer à la régulière. Il me bouchonnera jusqu’à l’arrivée. Nous finirons roues dans roues tous les trois avec ChocoBob. Philipe nous suivant à quelques secondes : 7h48… dont 1h38 passé aux ravitaillements. Guitou arrivera une dizaine de minutes plus tard la mine déconfite mais heureux de l’avoir fait. Nous lavons nos bikes et n’avons qu’une envie UNE DOUCHE ! Même une bière ne nous motive pas. Mais nous guérirons vite. Il nous faut remonter aux voitures et là le dos, les jambes et les fesses font mal. Nous y allons tranquille et prenons le temps de poser pour la photo… Nous n’aurons pas de nouvelles de Michael.
Jour 3
J’ai un peu l’impression d’être Patxi en train d’écrire la chanson de Louane. Bref nous voila dans le monde de la télé réalité. Plus prêt quand même de Koh-Lantha que de The Voice. Ce n’est pas l’épreuve des poteaux qui nous attend mais les 55 kilomètres du Roc d’Ardenne.
Reveil sur 6H30 mais à peine 6h00 que tout le monde est debout. Nous emmagasinons de l’énergie pour la journée qui s’annonce encore longue. La pluie qui s’est abattue toute la nuit ne nous donne pas envie de mettre le nez dehors, mais on est pas venue repeindre la girafe alors il faut bien y aller.
Nous rangeons le gîte et remplirons les coffres des voitures respectant le principe des vases communiquants.
Le rendez-vous est à 8H30 avec Eric et Michael. Nous sommes en avance mais Eric nous rejoint rapidement. Pas de trace de Michael lui qui pourtant est très ponctuel… depuis deux jours.
Nous voilà prêt nous nous rendons sur la ligne de départ. A peine le temps de biser nos amis belges Michel et Benoit qu’une grosse averse s’abat sur nous. Nous trouvons un abris de fortune le temps de laisser passer l’averse. Il est l’heure de nous rendre sur la ligne de départ.
C’est parti pour une nouvelle boucle. Arnaud m’annonce que s’il se sent bien il partira devant. La mise en route est difficile. Les jambes sont lourdes. La deuxième montée est très difficile entre la boue, les roches glissantes et les vététistes entre lesquels il faut slalommer. Sans les jambes pour accélerer c’est hard. Le single boueux de la veille est pire, moi qui ne l’aimait dèjà pas… Je suis à la traine. Sous le pont de l’autoroute je retrouve Stéphane et Guitou. Nous continuons ensemble. Un peu plus loin Philippe, Eric et ChocoBob nous attendent. Nous continuons ensemble, mais avec Guitou nous avons du mal à suivre.
Nous nous regroupons au ravitaillement. Philippe et Eric m’annoncent qu’Arnaud est parti.Nous faisons court au ravitaillement Guitou n’ayant plus de place dans son sac pour ranger une barre énergétique de plus…
Nous repartons sur un rythme de sénateur. Le groupe est en ordre dispersé mais nous nous regroupons de temps en temps. Eric et Philippe sont devant. Au deuxiéme ravitaillement Philippe nous annonce qu’Eric avait froid et n’en pouvait plus d’attendre sous la pluie glacée. Nous attendons un long moment mais ne voyons arriver Guitou. Nous aussi avons froid et décidons de reprendre notre chemin lassant Guitou à son effort solitaire. Choco est dans une grande forme, il franchit sans encombre les obstacles les plus durs suivi comme son ombre pas Stéphane. Pour Philippe et moi c’est moins glorieux…
Philippe a des crampes et moi peu de jambes. Au dernier ravitaillement nous prenons notre temps malgré la pluie qui tombe sachant qu’il nous reste une dizaine de kilomètres avec encore quelques difficultés. j’hésite un court moment à couper par la trace de la rando Roc Rouge, mais je suis venu pour faire les trois courses… Je sens la proximité de la fin du week-end et retrouve un peu de jambes. Je lâche les freins dans les descentes et attaque un peu plus dans les montées. Nous profitons d’un passage de rivière pour faire tremper nos destriers. Un dernier rassemblement au pied d’une grosse descente qui se veut être à la fois celui d’une montée et nous lâchons les chevaux. Philippe craque. Nous nous tirons la bourre avec Stéphane et ChocoBob que nous ne parvenons pas à lâcher dans les descentes techniques. Décidément ce week-end lui aura fait du bien. Nous franchissons la ligne ensemble sous le regard d’un Arnaud transi de froid qui nous attend sous la pluie depuis plus d’une heure quinze. Il nous annonce qu’Eric est arrivé il y a une demi-heure et a pris la route de retour. Attendant l’arrivée de Philippe nous voyons arriver Guitou qui à notre surprise nous indique ne pas avoir vu Philippe. Ce dernier arrive quelques instants plus tard. Nous n’avons pas le courage de laver nos montures et décidons de reprendre la route après nous être changés et débarbouillés sous la pluie. Ce qui aurait pu être une publicité pour un gel douche célèbre se transforme en une campagne d’aide pour les SDF tellement nous sommes frigorifiés et fourbus. La mitraillette avalée sur le chemin du retour nous rendra rapidement une apparence plus humaine…
Nous ne serons au final que 1134 classés sur les 1582 engagés.
La conclusion qui s’impose à cette épopée tient en deux phrases :
La force ne vient pas des capacités corporelles; elle provient d’une infaillible volonté.” Gandhi
Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences.” Françoise Dolto