En ce vendredi saint, le club de VTT de Seviscourt proposait une randonnée nocturne. L’envie me titillant de ressortir la lampe du placard après un hiver au chaud, je décide d’envoyer un mail pour savoir qui est décidé à en découdre avec la nuit belge. Les réponses peu nombreuses sont de qualité : ChocoBob, Hervé, Sébastien ca va envoyer du lourd… Pascal me demande s’il peut se joindre à nous. Après sa prestation sur les chemins de la trisomie cela ne présente aucun problème. Nous sommes donc cinq. Jeudi soir notre ChocoBob se défile prétextant une réunion de travail, malgré la dégustation de bière prévue après la randonnée. Nous ne sommes plus que quatre je monte donc le porte vélo version famille nombreuse sur ma voiture. Mais une demi-heure avant le départ pas de nouvelle d’Hervé. J’appelle donc Seb qui me dit qu’il va prendre sa voiture avec le porte vélo trois places.
Pascal me rejoint à la maison c’est à ce moment que nous percutons que c’est lui qui fait l’entretien de mon jardin…
Chargement des vtt sur le porte vélo nous prenons la route, direction le nord. C’est le moment que Seb choisit pour nous annoncer qu’il ne lui reste plus que dix kilomètres d’autonomie… Nous devons donc nous dévier par Sedan afin de pouvoir finir notre trajet sans devoir pousser ! Peu après 20h00 nous voilà à proximité de Seviscourt. Nous décidons de prendre la voiture devant nous, chargée de deux VTT, comme poisson pilote. Nous traversons Seviscourt sans ralentir, traversons le village suivant. Nous commencons à nous poser des questions et décidons de faire demi-tour. Une autre voiture avec un VTT nous double à grande vitesse. Nous décidons de la suivre, mais deux virages plus loin nous l’avons perdu. Après un nouveau demi-tour nous finissons par trouver le point de ralliement.
Inscriptions faites, nous nous préparons. Pascal nous sort, de derrière les fagots, deux quinquets datant de l’époque mérovigienne dont le faisceau a du mal à dépasser la roue avant. Malgré tout nous prenons notre chemin. Nous quittons rapidement la route pour nous engager sur des chemins puis sur des sentiers de plus en plus étroit. C’est franchement plaisant. Seb pour qui c’est le baptême nocturne est aux anges. On sent que le parcours, même s’il est peu technique, a été tracé par des amoureux du VTT. Nous ne quittons que très rarement les bois. La moindre parcelle de résineux est exploitée pour tracer un single sinueux. Une troupe de sangliers s’enfuit devant leur cousins fliziens. Un peu plus loin le chemin a été défoncé par les sangliers, nous nous faisons secouer dans tous les sens. Seb lâche les freins et taille tout droit, j’essaie de zigzaguer entre les mottes alors que Pascal ferme les yeux, voyant mieux de cette façon… Pascal sans faire de bruit goûte à la douceur du sol du Luxembourg Belge espérant passer incognito.
Une petite grimpette technique se présente à nous. Alors que je négocie une relance comme je peux après un virage serré, Seb se fait un tout droit dans les buissons alors que Pascal poursuit sa découverte de l’éphadologie.
Nous arrivons au ravitaillement et découvrons nos premiers vététistes. L’accueil est chaleureux. Nous commencons par une soupe à l’oignon avec croutons et fromage rapé, avant de continuer par une omelette avant de terminer pour ma part par un peket. Une boisson traditionnelle wallonne que déclinerons mes partenaires.
Nous reprenons notre chemin car les pieds sur le sol mouillé se refroidissent rapidement. La seconde partie est tout aussi plaisante même si un peu plus glissante. Nous nous laissons griser par le terrain. Je prends un virage sur l’angle quand ma roue avant décide de vivre sa vie. Un miracle me sauve de la gamelle sous les yeux incrédules de Seb. Pascal dont les lucioles s’étiolent a de plus en plus de mal à suivre notre rythme. Nous essayons de rouler régulièrement derrière lui fin d’éclairer son chemin. Nous traversons quelques ruisseaux sur de petits pont de bois, comme l’a si bien chanter l’ancien maire de Précy-sur-Marne. Ca glisse ! Mais nous passons sans encombre. Nous avons le droit à quelques singles tournant comme aux Cadoles dans les bois de sapins. Sur une partie boueuse Seb prend la gamelle de la soirée, aprés avoir glissé des deux roues. La tête vient frapper le sol heureusement bien souple à cette endroit.
Nous nous retrouvons pour la première fois à rouler sur un grand chemin pendant une dizaine de minutes. Les ravitailleurs nous avaient prévenus qu’un kilomètre environ avant l’arrivée il y avait une option soft-hard en nous disant de ne pas hésiter. Seb passe devant l’option tête dans le guidon. Je m’arrête. Pascal me rejoint et nous attendons. Au bout de quelques minutes nous décidons de nous engager dans le single. On se croirait dans la petite soeur de la Larchant’s Spirit. J’apercois une lampe qui vient à contre-sens sur le grand chemin parallèle. C’est Seb qui remonte la côte ne nous voyant pas arriver. Je lui crie de continuer jusqu’en haut afin de prendre la bonne option. Nous voilà à l’entrée du village. On a la banane. Nous nous changeons rapidement et chargeons nos montures sur le porte-vélos. Nous regardons l’heure il est vingt-trois heures trente. Nous décidons quand même de profiter de notre dégustation. Celle-ci est accompagnée de saucisson et de fromage. Heureusement il est passé minuit, on peut manger de la viande… Nous nous envoyons des croque-monsieur avec nos dégustations. Il faut rentrer. C’est au regret que nous quittons nos hôtes. Quand nous nous stationnons devant la maison il est une heure. La soirée fût bonne. Sans aucun doute nous y retournerons l’an prochain…
Sainte Boue priez pour nous
- 1,2,3… saucée
- L’enfer c’est les autres