Nous arrivons à la queue leuleu dans le petit village de Pourru aux Bois à ‘occasion du Raid des sangliers : Spad carracole en tête, Arnaud le suit de près alors que je ferme la marche. Si nous sommes en voiture la situation me rapelle vaguement les sorties en vélo. Le temps de nous dire bonjour il se produit quelque chose d’incroyable : Michael est à l’heure que dis-je en avance… Yann arrive ensuite, nous annonçant le désistement de Fred. Pour finir Jean-Pierre et Maxime nous rejoignent. Un copain d’Arnaud se joint à notre groupe. Les inscriptions sont rapidement faites.
Après un p’tit tour du pâté de maison en guise d’échauffement, un chemin empierré montant nous accueille. Un coup de folie me prend. J’envoie les watts et me retrouve devant avec un vaillant d’au moins 30 ans mon cadet. Arrivé au sommet, je suis comme un chien fou frétillant de la queue en attendant les derniers. Ca repart. Habitué à fermer la « marche », je ne pense point à me retourner. Etonné de toujours mener la trace je regarde derrière moi. Et là plus personne. Demi-tour fait, j’aperçois bon nombre de raidars œuvrant majestueusement sur l’étrier avant au ressort récalcitrant de la monture de Michael. Mon compteur n’indiquant que 4km me rappelle qu’un jour quelqu’un a dit : » le 1er finira le dernier » ou quelque chose dans le genre. Je reprends ma place favorite à l’arrière. Nous entrons dans les bois que nous ne quitterons quasiment plus. Ca monte, ca descend de plus en plus au fil des km. Le sol n’est pas trop boueux au regard des pluies de ces dernières semaines. Toutefois, il est pertinent de choisir la bonne trace. Certains s’essayant à ouvrir un nouveau passage se retrouve dans une épreuve digne de la frapadingue tel le splouf splaf splif dans l’exercice de l’imitation de la tortue rappant sur sa carapace. Premier ravitaillement à une 10aine de km. Le hasard m’amène vers le pain d’épice. Un régal ; sa succulence à elle seule vous donne l’envie de revenir l’an prochain car impossible d’obtenir l’adresse de leur fournisseur. Immobiles, nous ressentons la fraîcheur. Nous ne nous attardons pas et réchauffons vite nos selles. Les montées deviennent de plus en plus longues, et les descentes bien sympas pour les amateurs de sensations. Les quelques parties plates deviennent plus collantes. Le versant Est des bois de La Chapelle arrive. Mon voisin carolo lâche les freins dans une descente tout en oubliant le dicton » à pierre réveillée il te faudra pomper ». Le préventif à la consistance grumelante, à l’aspect visqueux et à la couleur plus que douteuse aurait plutôt permis de dessiner une carte de France en relief. Après une partie de chambre à air, l’ensemble est remonté à la force du bras droit.
Les 20Km arrivent ainsi que le 2ème ravitaillement. Je me délecte de pain d’épice et me désaltère d’un vasodilatateur coronarien qu’est le whisky (oui l’organisation avait prévu l’apéro). Voilà le moment de choisir de partir sur le 30 ou de poursuivre le 40. Un groupe tenu par les horaires (fête des mères oblige) s’engage sur le 30 et un second encore bien vaillant sur le 40. Je pars sur le 30 devant faire une bisouille à ma mamannnnn et à la demande de mes jambes. Un long goudron descendant arrive d’emblée. Nous commençons à en conclure que nous allons rejoindre Pourru sans quasi pédaler. Grossière erreur… Nous entrons à nouveau dans les bois pour une succession de montées et de petits coups de cul meurtriers parfois en single. En cadeau final une montée en dévers avec des racines et une descente bien grasse en single légèrement sinueux. J’applique la technique du cul sur la roue arrière . En bas (toujours sur le bike) une odeur se dégage … pas celle du cochon grillé mais celle de la garniture de plaquettes de frein. Nous apercevons la salle des fêtes et ses 2 tuyaux de lavage. Youpi.
29,750Km, un fléchage nickel, des ravitaillos sympas, des organisateurs conviviaux, et de quoi se faire mal aux pattes (en tout cas pour moi). Quand je pense que le 50 de la vétiflette m’attend dans 15 jours
Les sangliers du Raid
- Ode à la boue
- Le plat pays qui est le sien