En ce premier vendredi du mois de mai, je m’étais décider à faire une sortie VTT pour me remettre de ma pénible semaine de travail. L’occasion se présenta avec la randonnée nocturne de Béhème, une petite commune belge non loin de Florenville. Fred était bien décidé à m’accompagner dans cette aventure afin de tester son éclairage tout neuf seulement testé dans des conditions que je ne peux dévoiler ici. Malheureusement des obligations familiales ne lui permirent pas de se libérer.
Malgré le fait que je me retrouve seul et que la pluie eut tombée sur Reims durant toute la journée, je me décide quand même à faire les quelques kilomètres de route pour me dégourdir les jambes sur mon spad.
Il est 19h00 quand je débarque dans un petit village peuplé d’irréductibles belges.
Quelques voitures sont là avec des porte-vélos, mais peu de vététistes. Il est vrai que le départ est fixé entre 18h30 et 21h30, ce qui laisse une large fenêtre de tir.
Les inscriptions se font en quelques instants. Pour les trois euros cinquante, on m’avise que j’aurai le droit à une soupe ou un pistolet à mon retour.Je prend la route avec deux jeunots qui me disent vouloir faire les trente kilomètres rapidement. Effectivement ils partent sur une rythme que je n’arriive pas à suivre. Le parcours est roulant et ils envoient du lourd. Au bout de quelques kilomètres je les double alors qu’ils font une pause. Il mettront plus de quinze minutes à me doubler de nouveau. Pour le moment nous n’avons que du grand chemin. Mais bientot le terrain devient beaucoup plus boueux et si cela ne gène pas pour rouler, nous sommes repeint des pieds à la tête. Les bois alternent avec les chemins champêtres, ce qui est plutot agréable. Nous attaquons bientot du single et j’en profite pour lacher mes petits camarades qui en bavent un peu plus que moi avec leurs spads au cadres rigides et aus petites roues.
Bientot arrive le ravitaillement car les quinze premiers kilomètres sont déjà dérrière moi. Dix-huit kilomètres heures et demi, je comprend mieux pourquoi j’ai mal aux cuisses. La collationest frugal mais l’accueil y est des plus sympathiques. Les hôtes nous annoncent que la deuxième partie est plus boueuse.
A peine cinq minutes passées à deviser avec les autochtones qui m’annoncent qu’il risque de pleure que je reprend mon inexorable avancée.
Effectivement c’est beaucoup plus gras. Ca colle bien et les jambes entamées par le rythme des premiers kilomères commencent à donner des signes de révolte. La douleur n’étant qu’une représentation de l’esprit je passe outre. Bien m’en pris car les chemins redeviennent plus avenants. Je remet les watts. Je suis fier de moi quand je sens un souffle chaud sur ma nuque. Je m’écarte et vois passer un missile bleu qui disparait très rapidement de ma vue au détour d’un bosquet.
J’ai passé le vingtième kilomètre depuis quelques temps quand se présente un long tronçon de single super agréable serpentant entre les arbres. Comme tout est plat, c’est un vrai régal.
A la sortie du bois il ne me reste plus que trois kilomètres de chemins à parcourir à travers les champs. Le profil est descendant. Je jette mes dernière forces afin d’arriver avant que le crépuscule ne m’oblige à sortir ma lampe que je ballade dans mon sac depuis plus d’une heure trente. Mon GPS m’annonce une vitesse de plus de trente kilomètres à l’heure sur le dernier tronçon.
Vingt-et-une heure n’a pas encore sonné au clocher de l’église quand je pose mon spad sur son support. Je déguste mon pistolet que j’accompagne d’une spécialitée belge, fatigué mais heureux d’être venu faire cette jolie randonnée dont les trente kilomètres auront été bouclés en moins d’une heure quarante-cinq.
Ma première nocturne de jour
- Notre randonnée
- Un court Bouillon