Les 24H de Cergy … c’est trou de (la) balle

Samedi à 9H je rejoins avec Nathalie  PTR (et sa dame), Catherine et Thierry, et Pascal arrivés la veille. Après 4 allers  retours chargés comme des baudets du parking au campement les bras tétanisés, nous retrouvons nos raidars du week-end venant de retirer leur plaque. Montage de la tente et installation des multiples bacs précèdent les retrouvailles. Thierry m’indique l’astuce pour ne pas rater le stand durant l’épreuve. Le malin a attaché un drapeau rouge au stand.

Nous enfilons nos tenues de sportif afin de nous rendre au briefing durant lequel un mot sur quatre est compréhensible. Catherine fait quelques mouvements pour évacuer une légère appréhension le temps que je me grille une clope. Il est l’heure de rejoindre l’espace de départ. Avec des vtt et des accompagnateurs de partout la pression monte. Les bikes positionnés nous saluons Jo le favori de l’épreuve et immortalisons cet instant grâce au petit oiseau de Nath et Nounouch.

Après un coucou au drone le décompte commence, la corde se lève, et nous voilà en train de courir à pied pendant un Km. Revenu au bike je pars dans la roue de PTR. Partis volontairement dans les derniers nous roulons à un bon rythme pour passer devant des participants qui semblent déjà arrivés au bout des 24H. La boucle du week-end rejointe PTR ayant repéré la trace m’indique régulièrement les racines, les coups de cul, etc. Le parcours est ludique et tout en relance : du single virevoltant, des trous d’obus, des coups de cul brefs mais bien raides se succédant, la butte à Juju suivi d’une belle descente remplie de trous et d’un dévers, et des parties roulantes.

Nous passons devant notre stand pour la 1ère fois. Nous faisons signe à nos assistantes sans nous arrêter. Une minute plus tard je découvre la butte à Juju. Certains poussent leur bike. Nous restons sur le vélo. J’en profite pour passer mon compère. Une fois le virage à gauche pris la pente s’élève de manière impressionnante. Je me dis que d’ici quelques heures elle va faire mal aux pattes cette garce ! Le 3ème tour bouclé nous nous ravitaillons en boisson. Le changement de bidon est plus rapide qu’un rempotage de Camelbak. PTR repart avant moi. Après ces 3 tours bien poussés je roule au train. Les participants en équipe commencent à fuser de derrière. Les gauches et les droites jaillissent de partout. Si je craignais la monotonie de répéter la même boucle, finalement l’amusement est au rendez-vous tout comme le plaisir.

Ne faisant que 2 tours avec 1/2 litre je rempote d’un litre au 5ème passage afin d’éviter de casser mon rythme aussi souvent. Je retrouve Catherine sur la trace et échange quelques mots. Un peu plus loin c’est avec Cacal que je papote rapidement. Au bout de 3H30 mes jambes ont toujours de bonnes sensations. Par contre, le contact avec la selle devient inhabituellement douloureux. J’opte pour un petit arrêt afin de refroidir l’assise. Je repositionne mon cuissard. Hélas quand le mal est fait il faut serrer non pas les fesses mais les dents. De retour sur les pédales la douleur est toujours présente et s’accentue au fur et à mesure. Les montées m’offrent des moments de répit. Le sol devient meuble. La montée des 3 bosses taquinent les cuisses. La 1ère débute par des racines et se poursuit par un S serré. La seconde est bien pentue. Le sable rend la progression difficile pour la 3ème. Dans le franchissement d’un talus bien que je tourne la roue à gauche le bike tire tout droit. Je me retrouve au sol sans bobo. Un tour plus tard au même endroit j’ai à peine le temps de prévenir le participant devant moi du piège que celui-ci se prend la même boite.

Désormais, j’ai l’impression d’être assis sur des aiguilles. Ne bénéficiant pas de don de fakir je m’accorde une nouvelle courte pause avant de reboucler les 8km à une reprise. Nous nous retrouvons tous pour absorber le repas prévu par l’organisation. PTR et Pascal décident  de faire une nuit complète pour mieux rouler de jour le dimanche matin. Thierry installe les éclairages sur les 2 Spécialized. Pour ma part j’hésite à repartir au risque d’aggraver mes brûlures et de terminer l’aventure prématurément, ou à préserver ma partie douloureuse jusqu’au lever du jour. Je m’en remets finalement au conseil de PTR et Nathalie de ne pas tenter le diable. Mon éclairage tout neuf ne sortira donc pas de sa boite au profit d’un repos maximum de ma lune. A l’écart des regards indiscrets je comprends ma douleur. Mon fessier ne ressemble plus vraiment à une lune mais plutôt à un émoticône ! Nathalie sort de son sac à main des pansements à ampoule. Entre le bruit et les jambes qui me démangent je ne trouve le sommeil que par court instant. A 2H du mat je tente un lever. Toutefois, les seuls 7° et l’épais brouillard me font perdre ma motivation. C’est donc à 6H que je sors le nez de la tente secouée par PTR comme convenu. Nous prenons la direction de la salle pour que je puisse ingérer un chocolat chaud. Si ce breuvage est bien mis à disposition une gorgée me suffit ; de la poudre chocolatée versée dans de l’eau. Bref un truc à gerber. Je me contente de solide et d’un laitage nature. Pour être certain de bien enfiler mon cuissard j’attends que les 3 locataires du camping-car s’y soient mis en tenue tour à tour pour m’y enfiler et m’habiller debout et non allongé en me trémoussant comme un ver de terre. La peau de chamois se mange quasi un tube de crème.

Dès la montée sur le VTT la position assise est douloureuse comme je le craignais. En partant du stand il faut commencer par gravir la butte à Juju. Pas encore chaud j’assure en montant la partie la plus raide à pied (ça sera d’ailleurs la seule fois des 24H). Les jambes tournent bien. Les participants en équipe sont de plus en plus surexcités et certains doublent sans prévenir ou hurlent comme des gorets. Je me tords dans tous les sens pour tenter de trouver la position la moins douloureuse possible. Les multiples passages nocturnes ont rendu le sol meuble et certaines trajectoires ont changé. Les glissades sont beaucoup plus fréquentes que la veille. Lorsque je rejoins Thierry celui-ci me montre un virage dans lequel sa roue arrière a signé le sable d’une virgule. Je termine le 3ème tour debout ne pouvant plus m’asseoir. Je suis contraint à un arrêt d’une heure avant de pouvoir reconquérir la selle. Je reprends la trace comblé de crème.

Dans la montée d’un trou d’obus, le biker devant moi se retrouve stoppé par un participant à l’arrêt en haut. J’enquille par la droite. Arrivé à son niveau il glisse et me tombe dessus. Je vole 3 mètres plus bas dans les fougères. Il m’adresse toutes ses excuses et m’aide à me relever alors que PTR passe à ce moment en me demandant si tout va bien. Malgré le côté spectaculaire je me relève juste avec une légère égratignure. Il reste un peu plus de 2 heures. Je poursuis assis en continu sur le bec de selle. Si cette position n’est pas des plus confortables elle s’avère être la plus tenable. Les félicitations et les encouragements du public deviennent émouvants.

Jo commence à ralentir pour échanger avec les participants. Il me parle de sa chute au 2ème tour et de son projet écossais. Je m’arrête au stand vers 12H30 pour demander aux miss de transmettre aux autres raidars le message suivant : « on se retrouve tous au stand à 13H20 pour faire le dernier tour tous ensemble ». A mon retour une demi-heure plus tard apparemment pas de candidat pour un final en commun. J’attends un moment et décide de poursuivre pour valider mon tour. Le speaker me précise que j’ai encore le temps de faire un tour. Je repars donc pour le baroud d’honneur en solo et remonte la butte du podium pour la 22ème fois quasi assis sur le cintre. Je checke une ultime fois avec le commentateur.

Je retrouve progressivement les copains copines au podium. Nous nous félicitons avant de regagner le campement et de partir à la douche pour un bon décrassage. Toute propre Catherine monte sur la 2ème marche du podium des féminines solo. Un grand bravo à elle.

Après le repliage de la tente et du barnum du Raid il faut passer aux allers retours jusqu’à la voiture pour y déposer tout le barda. Avant le départ nous remercions vivement Nath et Nounouch pour leur précieux dévouement.

Ce 1er 24H m’aura appris l’importance de vérifier la bonne position de son cuissart, l’état de la coque de sa selle, et de ne pas hésiter à mettre une tonne de crème. Ce qui est certain c’est que ce n’est pas mon dernier.

 

4 thoughts on “Les 24H de Cergy … c’est trou de (la) balle

  1. Anouchka Lanceraux

    Je te félicite à nouveau. J’ai vu à quel point tu as dégusté « fondement parlant » et ta course n’en est que plus glorieuse. BRAVO Choco.

  2. PTR

    T’es un guerrier mon pote !!! une mention particulière à notre féminine Catherine qui termine sur la deuxième marche …..à croire qu’au club il n’y a que nos féminines pour grimper sur les podiums……lol

  3. Cyril

    Ça m’etonne que tu n’ais pas essayé sans la selle….

    Bravo pour ton courage en tout cas et je te souhaite d’avoir plus de cul pour tes prochaines 24h. J’espere que je serais à vos côtés d’ailleurs.

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