Tellin raidar fatigué

Cacal avait posté son intention de se rendre à Tellin avec Fabrice afin de découvrir une randonnée qui avait tout pour plaire : une vingt-quatrième édition et un doux nom de Forestière. Mes cuisses ayant encore en mémoire les cinquante-sept kilomètres sur les pentes d’Houffalize et les prévisions météo étant exécrables, avec ChocoBob nous avions différé notre décision à sept heures quarante-cinq le matin même de la rando.

Quand je jette un œil sur mon portable je constate la petite enveloppe me signalant un nouveau message. Un laconique : « Ok pr moi. Je passe te charger vers 7h20 » (SIC) ne me laisse pas grand choix. Je réponds donc dans une tournure de phrase à en faire pâlir Molière : « Ok ».

Ce qui fut promis fut fait. C’est donc comme cela que nous nous retrouvons dans la jolie commune de Tellin sans chercher nos raidars à moteur mais point amateurs, qui avaient décidé de partir à huit heures quinze. Dans la voiture nous avons revu nos ambitions à la baisse en décidant de nous rabattre sur le quarante-sept kilomètres envisageant tout de même une boucle supplémentaire en guise de final afin d’aller chercher un max de sentiers monotraces. ChocoBob cherche en vain des informations sur les secteurs à single. Ne  devant pas avoir l’accent local il ne reçoit en retour qu’une moue dubitative de la part de l’organisateur agrémentée d’un  » Je ne connais pas très bien le parcours « . Nous partons donc par une belle route de campagne qui, malheureusement pour nos cuisses, monte… Une belle route disais-je donc, mais dont la longueur n’a rien à envier à la beauté. Il n’est donc à retenir sur ce premier secteur qu’un pierrier qui n’a pas à rougir du cap Dramont et le coup de cul pour parvenir au ravitaillement, le reste se résumant à dix kilomètres de bitume, quatre kilomètres et demi de larges chemins et un arrêt pour regarder passer un véhicule de la SNCB.

Le ravitaillement est digne des plus frairies les plus réputées. Omelette, bière pression, liqueur pour ne citer que les victuailles les plus marquantes, nous permettent d’oublier quelques minutes les douleurs récurrentes de nos membres inférieurs. Le froid nous incite à ne pas nous attarder plus longtemps. Après avoir remercié nos hôtesses pour ce doux moment, nous reprenons nos montures.

Rapidement nous nous apercevons que si la largeur des chemin reste, sauf à de rares exceptions, identique le profil quand à lui a une nette tendance à prendre de l’embonpoint. Nous attaquons une côte caillouteuse et rapidement j’annonce la couleur :  » J’ai déjà mal aux jambes et je ne vais pas en rajouter… », avant de poser pieds à terre. Choco s’acharne et couvre dix mètres supplémentaires avant de jeter lui aussi l’éponge en bon Bob. Après avoir poussé le vélo pendant des minutes qui me parurent interminables, je mets un point d’honneur à finir en pédalant. Choco, que j’entend jurer dans mon dos, à du choisir la même option. Le parcours alterne maintenant longues montées où nous doublons beaucoup de vététistes à pieds, routes de campagne et quelques petites descentes assez sympas mais dont la plus longue est barrée à multiples reprises par des chablis. Mes fréquentations onfesques m’ont appris un nouveau sens pour un mot qui pour moi ne se rapportait qu’à une boisson à consommer avec modération.

C’est avec un réel soulagement que nous parvenons au second ravitaillement qui malheureusement se trouve en plein vent. Cette fois nous ne nous attardons point et décidons de regagner le plus rapidement possible l’arrivée, ce qui est pas très véloce compte tenu de l’état de nos jambes. Ce dernier tronçon est à l’image du premier très roulant et si le dénivelé est bien présent, la proximité de l’écurie, nous permet d’envoyer du bois comme on dit dans le pays basque. J’ai l’impression de me retrouver deux jours plus tôt avec un gros mal de cuisses et un pignon de dix couinant sous la pression.

Nous bouclons nos quarante-huit kilomètres en moins de trois heures malgré un dénivelé de plus de mille mètres. Pour couronner cette journée je me gèle pendant quinze minutes à attendre la cuisson des saucisses sous un crachin breton qui nous avait épargné jusque là. Une fois servi je me dépêche de rejoindre ChocoBob qui se réchauffe devant une Rochefort en compagnie de nos deux raidars électrifiés. Une randonnée qui ne restera pas comme un grand moment de VTT surtout deux jours après ce magnifique Roc d’Ardenne.

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