On ne fait pas de bike sans casser des mollets

Vendredi en début d’après-midi à demi crucifié par l’analyse de devis et des comptes de l’apôtre Hicaire,  j’envisage de me rendre à 18H à la nocturne de Séviscourt pour me ressusciter l’esprit. En fin d’après-midi, j’arrive à planter la calculette et à sauter en catastrophe dans mon véhicule terrestre à moteur. Au moment de monter sur le VTT j’entends un « mais Flize est là ». Un peu de papoterie sur la RPS avec un des organisateurs et j’appuie sur les pédales. Le début du parcours est identique à celui de février. Rapidement la trace devient inédite empruntant plusieurs singles et des franchissements de talus. Lorsque j’arrive à 18H30 au 1er ravito  placé au 10ème km je me contente de peu la mise en place n’étant pas encore terminée. Par contre, la soupe à l’oignon est chaude et la goutte servie. Lors du 2d passage 12 km plus tard, les denrées habituelles sont disponibles ainsi qu’omelette sur lit de baguette. Je suis de retour avant la nuit noire et la sortie des grandes méchantes cloches.

Dimanche, Pascal, Fabrice, Arnaud et Stéphane second du nom naviguent au GPS entre le chef lieu et Monthermé avec planté de bâton en chocolat en cas de jardinage. Pascal riche de l’expérience de Jean-Claude DUSSE s’est équipé de manière à s’extraire de l’œuf sans s’abîmer le squelette en cas de déperdition nocturne. De mon côté l’inscription à l’Elsass Bike me titille les jumeaux. Néanmoins, des contraintes horaires rendent impossible de faire bouillir la fourmilière. Au moment de fermer Facebook samedi à 23H30 la promo d’une rando en remet une couche.  Je finis par craquer telle une Kriprolls. En effet, un départ à 7H30 me permettra d’être rentré pour le déjeuner. Il ne reste plus qu’à parvenir à entendre les grelots très très (et encore très) tôt pour me sortir de mon sommeil. Je prends donc la direction d’Amberloup pour me rassasier du 50 Km de la Gaillarde. Je me rends vite compte que mes jambes n’ont pas encore récupéré de ma folie de Séviscourt. Dès le moindre faux-plat je suis quasiment tout à gauche. Heureusement, les 1ers Km éliminent les toxines récalcitrantes. Je peux désormais prendre plaisir. 2 descentes avec racines en singles, une montée d’un bon Km pour 108 de D+ et une petite sœur de la Tournante (des virages non pas à 180° mais à 90°) pimentent la trace jusqu’au 1er ravito placé au 20ème Km. Après une longue descente et une belle montée, des faux plats sur de longues lignes droites en plein vent se succèdent. Il me faudra attendre le passage au 2ème ravito (au 40ème Km)pour retrouver un peu de fun. Si à Noël les lutins sont de rigueur, à Pâques les lapins montrent leurs grandes oreilles (même quand mère-grand n’est pas de la partie) ; Je suis accueilli au 3ème ravito par 2 insolites personnages lagomorphes roses me proposant une boisson reconstituante à faire péter un thermomètre à mercure. Connaissant la vigueur de ces bestioles je ne m’attarde point et rejoins l’arrivée. En moins de 30 secondes je suis au volant pour regagner la France à l’heure.

L’avantage du week-end de Paques est que le lundi reste cloué aux jours fériés. Pascal et Fabrice sont à Attert pour le 50 Km de la 21 rando au profit de la Maison Croix Rouge organisée par les Bikers Team 21. Laurent, Stéphane le spermophile, PTR, Sir le Comte, Thierry, Catherine, Florian & son frère et moi restons en terre ardennaise pour honorer la rando des sangliers de Boult aux Bois. Je me gare derrière PTR qui véhicule le président. Lors des salutations amicales je m’aperçois que ce dernier à l’épreuve de la désertification médicale est dans le flou. Nous retrouvons l’ensemble du groupe aux inscriptions. Dès le départ le menu est annoncé : singles à gogo, chemins sauvages peu empruntés, secousses à en perdre ses castagnettes.

La cadence monte progressivement. Des passages plus techniques ralentissent le train tout en nous donnant la banane. Une 1ère longue montée nous tend son pentu. Un panneau précise à mi-pente la réouverture de ce passage spécialement pour cette rando. D’autres informations sont précisées mais impossible de les lire en plein effort surtout quand l’écriture est petite. Des singles nous font passer sur des racines, tourner à gauche, tourner à droite, monter, descendre. Je profite d’un chemin plus large pour me faire un tirage de bourre avec Monsieur le Comte. Je relève le pied assez rapidement me rappelant les 80Km accumulés depuis vendredi. Alors que nous reprenons des forces au ravito Jipé arrive comme une balle. Notre trésorier n’ayant pu dormir à l’hôtel et prendre un départ plus matinal se contente du 30. Nous repartons par une piste. Philippe lâche les watts. Je pars à sa poursuite. Je reprends rapidement un rythme de sénateur alors que PTR malgré ses kilos pris ce week-end me double comme un missile. Nous retrouvons une succession de chemin mono-trace. Le groupe s’étire au point de faire un nouveau regroupement. Catherine manque à l’appel. Durant ce moment de répit nous observons les participants grimper les 20 derniers mètres. Un d’entre eux bloqué par son compère se rattrape à un fil électrifié anti-sanglier pour éviter la chute. Il comprend immédiatement son erreur de choix. Notre féminine n’apparaît toujours pas. Plus les minutes passent plus Thierry devient blanc d’inquiétude. Il décide de partir à sa recherche. 15 minutes après le couple de raidar retrouve la meute. En fait Catherine n’a pas pris retard. Par contre, nous avons pris de l’avance en ratant involontairement une boucle du 40. Catherine sera donc la seule  à parcourir la totalité de la trace. Nous repartons guidés par Laurent. Dans un single Stéphane propose un temps d’intimité à mes crampons arrières. L’infidèle personnage en fera de même avec ceux de Philippe quelques minutes plus tard. Idylle de brève durée puisque Stéphane dans un épaule contre épaule improvisé envoie pépère dans les orties. Sa noblesse lui permet d’exprimer son mécontentement dans un langage restant courtois. Malgré les jambes qui commencent à piquer le fun de la trace nous permet de conserver la banane d’autant plus que la technicité augmente. Florian tient la cadence. Je m’enflamme dans une descente. Mon pneu avant ripe et je me retrouve dans une ornière. Je reste sur le bike sans avoir compris comment après avoir fait canapé / lit sur une 10aine de mètres. Mon ex-suceur de crampons explose de rire. Les derniers Km sont montants. Nos faciès deviennent grimaçants.

Après un changement de tenue nous nous dirigeons vers la cabane de chasse retirer nos sandwichs et boissons. Alors que nous refaisons la sortie Brieux arrive dans une démarche de canard à l’occasion de sa reprise du 2 roues propulsé à la l’énergie musculaire.

Félicitation à l’organisation pour cette trace conçue aux petits oignons.

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